De notre Envoyé spécial à Addis-Abeba, Ibrahima Dia Junior
Les débats se sont poursuivis dans la soirée du mercredi 8 novembre en marge de la cérémonie de lancement du deuxième rapport sur l’état des systèmes de paiement instantanés et inclusifs en Afrique (SIIPS – Afrique) à Addis-Abeba. Un évènement initié par AfricaNenda, une organisation indépendante qui milite pour l’accélération de la croissance de systèmes de paiement instantanés et inclusifs en Afrique, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque mondiale (BM).
Dans cette optique, près de 25 participants se sont penchés sur le thème : « libérer le potentiel commercial de l’Afrique : Explorer le rôle de l’infrastructure publique numérique ». À l’unanimité les panélistes sont tombés d’accord qu’il faut relever des défis pour instaurer une infrastructure publique numérique (IPN), qui sera aux services des SIIPS.
Il s’agit de renforcer la réglementation sur les SIIP, de résoudre le problème de l’interopérabilité des systèmes de paiements en Afrique et de créer une synergie (concertation et collaboration) entre les acteurs, entre autres.
Dans son intervention, Ndeye Fatou Dieng, directrice adjointe des systèmes de paiements à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), a rappelé que son institution a initié un projet d’interopérabilité des services financiers numériques dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette initiative, souligne la responsable de la maîtrise de l’ouvrage du projet d’implémentations du système de paiement instantanée interopérable de l’UEMOA, est d’ouvrir l’écosystème financier pour permettre à chaque citoyen de l’union de pouvoir envoyer et recevoir de l’argent sans se soucier d’où est-ce qu’il a son compte bancaire, son wallet ou de microfinance. Ceci pour faciliter les transactions, réduire les coûts, mais aussi les rendre disponibles 24/24, toute la semaine et toute l’année.
La BCEAO, souligne-t-elle, veut renforcer l’inclusion financière des populations, réduire l’utilisation du cash, favoriser les acteurs du PME à grandir, dans le but de booster l’activité économiques des pays de l’union. « Actuellement, les institutions de microfinances, les émetteurs de monnaies électronique ont accès aux seedbox pour tester la solution », a-t-elle expliqué.
Trouver une solution régionale
Abordant les défis des SIIPS, la responsable a martelé la nécessité de tenir compte de la maturité du marché de chaque pays membre, de voir comment faire en sorte que la solution répond aux besoins des populations. Et à leur besoin de transaction financière.
L’autre défi, dit-elle, c’est de travailler avec les participants du système, qui constitue un maillon important de la chaîne, afin de trouver une solution régionale.
En outre, Ndeye Fatou Dieng a révélé que la banque centrale a créé une plateforme d’échange pour mettre toute la documentation du projet. Ce qui permettra d’échanger régulièrement avec les acteurs, en répondant à toutes les questions.
L’Afrique est en retard en termes d’infrastructures publiques numériques (IPN), qui touche une grande majorité de sa population notamment dans les zones rurales, qui n’arrivent pas à accéder aux technologies financières numériques et d’en tirer pleinement profit, selon certains spécialistes, estimant que des efforts doivent être faits par les autorités pour renverser la donne dans un contexte de numérisation.