Le modèle MC2 est un combat initié en Afrique par Dr K. Fokam, chercheur en sciences de gestion et cultures africaines dans sa quête de restauration de la dignité du continent, laquelle dignité a été perdue avec la traître négrière, la colonisation, la néocolonisation et toute sorte de stratagèmes imaginés et imaginables.
C’est dans les années 80 que le chercheur a élaboré l’équation de base du modèle : VP = MC2, (entendez la Victoire sur la Pauvreté (VP) est possible si les Moyens (M) et les Compétences (M) de la Communauté (C) sont mis ensemble) Cette invention avait pour but de montrer que la pauvreté peut être vaincue grâce à notre volonté commune de nous en débarrasser. Le modèle se décline en deux versions : d’une part, les MC2 qui sont des microbanques de développement des populations rurales et d’autre part les MUFFA (Mutuelles financières des femmes africaines « ), des microbanques dédiées au Women Empowerment dans les zones urbaines et péri-urbaines.
Originalité
La mise en place d’une MUFFA ou d’une MC2 respecte cinq étapes. La première est la sensibilisation des populations concernées sur le rôle moteur de l’épargne dans la création de richesse. Le deuxième est la mobilisation de l’épargne, source nourricière de l’investissement: dans cette étape, les populations font un premier pas vers le club des riches, en mettant de côté une partie de leurs revenus pour constituer la base de l’investissement. Vient ensuite le financement les activités individuelles génératrices de revenus. Cette troisième étape est le premier pas vers l’autonomie personnelle. Les mutualistes bénéficient des prêts issus de leur épargne pour financer leurs activités économiques. La quatrième étape est le financement des projets économiques d’intérêt commun. Et enfin, en cinquième position, c’est la réalisation des projets sociaux, qui a pour but de distribuer équitablement la richesse produite.
Ce déroulé montre à quel point le modèle MC2 est original. Contrairement aux établissements de micro-crédit qui apportent généralement des solutions toutes faites pour lutter contre la pauvreté, les MC2 et les MUFFA appliquent des solutions endogènes: les populations comptent sur elles-mêmes, sur leur épargne ; ce qui assure une transformation mentale et un apprentissage de la responsabilité économique. Le modèle autonomise l’Africain et le rend disposé à prendre son destin en main, à ne pas dépendre des autres de peur de voir leurs marges de manœuvre réduites voire de peur d’être soumis à la servitude.
Plusieurs pays africains expérimentent ce modèle avec succès et impulsent une dynamique de création de richesse dans les milieux défavorisés en l’occurrence le Liberia, la RDC et la Guinée.
Légitimation africaine
En Guinée justement, le parrain international du réseau MC2-MUFFA Dr. K. Fokam a été célébré le 11 juin 2021 pour « sa contribution exceptionnelle à la lutte contre la pauvreté en Guinée ». Il a reçu le grade de commandeur de l’Ordre national du mérite des mains du président Alpha Condé qui a lui-même annoncé la nouvelle sur sa page Facebook, suscitant une flopée d’admirations de la part des internautes africains qui saluent un success story socioéconomique endogène.
La reconnaissance africaine symbolisée par le grade de Commandeur de l’Ordre national du mérite suscite la frénésie des Africains. Mais peu sont ceux qui savent qu’elle est l’aboutissement d’un travail lent et patient qui a commencé en 2012, quand le modèle MC2 a fait son entrée en Guinée. L’on se souvient que le chef de l’Etat avait lui-même présidé la cérémonie d’inauguration de la première unité de ce modèle, la MUFFA de Ratoma, le 25 mars 2015. En six ans, il a réitéré cette expérience à plusieurs reprises, indiquant à chaque fois le rôle central que ce modèle de création de richesse en milieu pauvre joue dans sa politique économique et sociale, surtout en faveur de la femme et des jeunes.
Au bout du compte, le modèle compte 100 MC2 et 36 MUFFA qui ont pignon sur rue sur l’ensemble du territoire national. A en croire Hadja Djénabou Kéita, présidente de la Fédération des MC2-MUFFA, un million de Guinéens sont sortis de la pauvreté au cours des six premières années du modèle au pays de Sékou Toure. Le président Alpha Condé n’est pas étranger à ce succès, lui que les populations guinéennes sont désormais habituées à voir en personne dans ces micro-banques de développement, encourageant leurs membres à profiter de cette opportunité de valorisation de la femme guinéenne et surtout qui redonne l’espoir à la jeunesse.
Le président Alpha Condé a régulièrement galvanisé la population, l’encourageant à se surpasser et à se prendre en charge, à abandonner l’idée selon laquelle l’aide internationale est la seule option pour sortir de la pauvreté. Le Dr K. Fokam et le président Conde nourrissent la vision d’une Afrique qui puise en elle-même l’énergie nécessaire pour assurer son progrès. Un frémissement s’observe en Guinée grâce à la synergie entre le concepteur du modèle et le dirigeant suprême. L’un a élaboré la vision, l’autre l’a adoptée et lui déroule le cadre opérationnel.
En Guinée, le modèle a permis de créer des micro-entrepreneurs dans les secteurs du textile, de l’agriculture, de l’artisanat… Les populations ont été éduquées à la mise en commun de leurs moyens. Ensemble, elles épargnent et profitent de crédits à taux bonifiés pour initier des activités génératrices de revenus. Le modèle a également généré une nouvelle élite : des ambassadeurs, des sous-préfets, des députés, des secrétaires généraux, des chefs de cabinet, etc. Il offre un ascenseur social dans le sens où il permet aux personnes dynamiques de se distinguer, de se voir confier des responsabilités importantes.
Le dynamisme du chef de l’Etat en faveur du modèle MC2 a tout de suite inspiré le gouvernement, voire la Banque Centrale dont le Gouverneur Louncény Nabé n’a de cesse de souligner son soutien à la promotion et au développement de cet outil de création de richesse. Les institutions internationales présentes en Guinée ne sont pas en reste. Elles ont identifié des ressorts d’efficacité dans le dispositif du modèle MC2 et s’y appuient pour toucher leurs cibles et atteindre leurs objectifs de développement. La Banque africaine de développement ; ONU-Habitat ; l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ; le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) ; United Nations Capital Development Fund (UNCDF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) participent à la dynamique, à travers des conventions signées avec Afriland First Bank pour opérationnaliser l’empowerment des femmes et des jeunes.
Il en est de même des organisations nationales des pairs telles que l’Association Professionnelle des Institutions de Microfinance de Guinée ou la Chambre des Mines de Guinée qui travaillent main dans la main avec le modèle pour optimiser leur action.
Afriland First Bank Guinée, qui aide les mutualistes à se mettre ensemble et à gérer leurs unités respectives, voit des perspectives favorables avec cette grande dynamique. En octobre 2020, son Administrateur Directeur Général, Dr Guy-Laurent Fondjo, a profité de l’occasion de la tenue de la première Assemblée générale de la Fédération des MC2-MUFFA pour réitérer « l’engagement sans faille d’Afriland First Bank Guinée à accompagner les efforts et contribuer à la mise en œuvre de toute action pour aller plus loin ensemble ».
Aller toujours plus loin ensemble. C’est pour le faire que la synergie entre les panafricains SE Alpha Condé et Dr Fokam a engendré la Banque nationale d’investissement de Guinée (BNIG), ainsi que l’a souligné le président guinéen à l’occasion de l’inauguration de cette banque de développement dont Dr K Fokam est le président du conseil d’administration : « […] Dr Fokam a apporté le modèle MC2-MUFFA en Guinée. Il a déployé ce modèle qui a eu du succès. Je me félicite de ce qui a été fait. Cependant, les MUFFA et les MC2 ne peuvent aider que les petits producteurs. Or, notre ambition est de produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons. Nous entendons donner une éducation performante, une santé convenable à toutes les filles et à tous les fils de la Guinée. La Guinée devra donc être un pays où tout le monde est capable de se nourrir, de se vêtir, de se loger et de se soigner. La Banque Nationale d’Investissement a été créée pour effectuer par des moyens appropriés la mobilisation, la fixation et l’orientation de l’épargne nationale pour soutenir les opérations d’investissement dans les domaines suivants : industriels, agricoles, artisanaux et commerciaux»
À Conakry, l’espoir est permis. Si le modèle MC2 agit dans les couches sociales défavorisées, la BNIG quant à elle impulse le développement à une échelle économique plus grande.
Un commentaire
Article bien expliqué , oui il faut que les africains retrouve leur dignité , liberté et leur richesse