L’ancien directeur général de la Banque international pour l’Afrique au Congo (BIAC) en RD Congo, Michel Losembe, accuse l’État congolais de n’avoir « pas facilité la tâche » à sa banque, « en refusant de rembourser les crédits obtenus ». » Vue sous plusieurs formes, la faillite qu’a connue la Banque international pour l’Afrique au Congo (BIAC) n’est pas seulement tributaire des causes endogènes mais aussi exogènes.
Le politique faisait partie intégrante de la vie de la BIAC, rappelle M. Losembe. « Au moment où j’en prends la gestion, la banque avait deux difficultés majeures. Il fallait trouver une résolution aux problèmes structurels. Il s’agit notamment du financement de l’économie via le crédit que la banque avait octroyé au marché, c’est-à-dire une exposition assez élevée de l’Etat et ses démembrements », relève-t-il dans un entretien à Top Congo fm ce week-end à Kinshasa.
Le directeur général ne parle pas seulement de l’État au premier degré mais aussi des entreprises publiques, des administrations décentralisées et autres. Les crédits octroyés à l’État (entre 40 millions et 50 millions USD), révèle Michel Losembe, représentaient une partie non négligeable du portefeuille de la banque. De l’autre côté, il y avait de financements importants que la BIAC avait octroyés aux entreprises apparentées aux actionnaires. « Dans les tentatives de recouvrement notamment de crédit à l’État, on s’est retrouvé vite dans des situations de discussions difficiles avec certaines administrations concernées. Certains de ces crédits étaient garantis par le gouvernement et nous n’avions pas pu faire valoir la garantie du gouvernement pour récupérer la liquidité qui y était. Donc, à ce point de vue là, de par l’exposition de la banque, c’était une décision stratégique du management, avant moi, de s’investir dans le soutien des initiatives publiques et le soutien de certaines entreprises publiques. Le fait que nous soyons une interface permanente avec l’État pour la gestion de ces crédits, il se faisait que d’une certaine manière, la banque était exposée politiquement », conclut l’ancien DG de la BIAC.
Aujourd’hui, la BIAC est déclarée en faillite, en attendant d’une liquidation qui rassemble à un échec de la part de la Banque Centrale du Congo qui n’a pas pu trouver la solution idoine pour préserver ce patrimoine financier national et africain.