Par Achille Mbog Pibasso
La France et ses ex colonies d’Afrique et territoires sous tutelle se retrouveront du 27 au 29 octobre prochain à Brazzaville, au Congo, pour concomitamment commémorer le 80è anniversaire de la libération de la France par les armées d’Afrique lors de la seconde guerre mondiale et la célébration du 60è anniversaire des indépendances des pays francophones.
En dépit de la crise sanitaire liée au Covid-19 qui impose diverses restrictions dont celles des grands mouvements populaires, Brazzaville, la capitale congolaise sera au centre d’un grand ballet diplomatique impliquant la France, ancienne puissance tutélaire, et les pays d’Afrique constitués d’ex colonies françaises ou des territoires sous tutelle des Nations unies, placés sous administration de la France.
Au-delà des retrouvailles de la « grande famille francophone », il est question pour la France, de renforcer son influence et un leadership quelque peu mis à mal depuis quelque temps au sein du pré-carré. En effet, la montée en puissance des autres pays dans le giron francophone, à l’instar de la Chine, des Etats-Unis ou de la Russie est loin de rassurer l’ex métropole qui craint de perdre d’énormes contrats et marchés.
Selon de fiables informations, bien qu’il s’agisse d’un rendez-vous politique, les enjeux économiques seront prééminents au moment où des voix s’élèvent de plus en plus dans l’espace francophone non seulement pour exiger la déclassification des archives historiques, mais davantage pour la révision des accords de coopération économique largement à l’avantage de la France.
Raison pour laquelle, sauf changements de dernière minute, en plus du Président français Emmanuel Macron qui co-présidera cette grand’messe, sont également attendus dans l’ancienne capitale de l’Afrique équatoriale française (AEF), plus de dix Chefs d’Etat des pays francophones, notamment ceux d’Afrique Centrale et de l’Ouest.
Aux dernières nouvelles, les pays comme l’Algérie, le Maroc et le Rwanda hésiteraient pour participer audit colloque, alors que Brazzaville célèbre les 80 ans du Manifeste de Brazzaville qui créa le Conseil de Défense de l’Empire, premier organe de gouvernement de la France Libre.
Des manifestations organisées par la République du Congo en partenariat avec l’Ambassade de France au Congo et la Fondation Charles de Gaulle, « retraceront les moments forts de cette histoire qui a marqué un tournant dans l’organisation de la France Libre ». En outre seront évoqués, le parcours historique dans l’ancienne capitale de la France Libre, un colloque international, les expositions et soirées musicales ponctueront ces journées à la Case de Gaulle, l’ancienne résidence du Général à Brazzaville.
Rappel des faits
Le 18 juin 1940, depuis Londres, le général de Gaulle lance un appel à la résistance : en refusant la capitulation et en appelant à poursuivre le combat, il pose l’acte fondateur de la France Libre. Quelques jours plus tard, Winston Churchill, Premier ministre britannique, reconnaît en de Gaulle le chef des Français libres.
Au cours de l’été interviennent les premiers ralliements des territoires de l’Empire français. Encouragés par la réaction du Congo belge (aujourd’hui République Démocratique du Congo), qui s’est rapidement rangé aux côtés des Britanniques, les pays de l’Afrique Équatoriale française (AEF) – le Tchad, le Moyen-Congo, l’Oubangui-Chari, le Cameroun, puis rapidement le Gabon- facilitent ainsi l’organisation, au centre de l’Afrique, d’une base d’action et de souveraineté pour la France belligérante, renforçant ainsi sa légitimité aux yeux des alliés.
Le 24 octobre, le Général arrive à Brazzaville dont il fait la capitale de la France Libre.
«Participer avec des forces et des terres françaises à la bataille d’Afrique… C’était défendre directement ses possessions contre l’ennemi… ». C’était arracher la France Libre à l’exil et l’installer en toute souveraineté en territoire national lit-on dans «Charles de Gaulle, Mémoires de Guerre », rapporte la Fondation de Gaulle dans un communiqué.
Un commentaire
La question des droits de l’homme si chère à la France sera-t-elle à l’ordre du jour ?
Mr Macron si soucieux des droits de l’homme , en fera-t-il part au Pdt Sassou , président dictateur tribaliste pratiquant le népotisme.
En effet il n’aura qu’à lui parler du rapport 2020 publié par l’OCDH ( organisation congolaise des droits de l’homme).
Quid de la France Afrique ?
Hélas cette grande messe ne sert qu’aux présidents francophones de faire allégeance au grand chef alors qu’au Congo Brazzaville le peuple crève de fin sous la férule des grands oligarchies proches du pouvoir.
Le risque est que la jeunesse congolaise sans perspective cède au sentiment anti français.
En conclusion , Sassou Nguesso sûr du soutien de Mr Macron continuera à violer la constitution et nous fourguer Kiki son fils.