Requinqué par le soutien du président Muhammadu Buhari du Nigeria, le président de la BAD devait arriver aujourd’hui au Sénégal solliciter l’onction du président Macky Sall dans l’affaire qui l’oppose au groupe des lanceurs d’alertes. A bord d’un jet privé, le nigérian se rendrait par la suite au Ghana prêcher sa cause devant le président Nana Akufo-Addo.
Cet intense lobbying (avalisé par le conseil d’administration ?) se déroule alors que la Banque Africaine de Développement (BAD) est suspendue aux conclusions d’une enquête indépendante, objet d’intenses rivalités au sein de l’institution, et devant, dans le fond, déterminer si oui ou non Adesina est coupable des 16 allégations émises à son encontre par le groupe des lanceurs d’alertes.
Plusieurs options sont posées pour déterminer l’instance devant conduire l’enquête avec un cabinet indépendant. La proposition d’un bureau composé de deux gouverneurs non régionaux et quatre gouverneurs des pays membres régionaux a été rejetée. Idem pour le retour du dossier vers le comité d’éthique.
En charge de cette chaude affaire en tant que présidente du bureau du conseil des gouverneurs, l’ivoirienne Kaba Nialé
serait favorable à l’idée d’entreprendre l’enquête à la reprise des activités, notamment à la reprise des vols internationaux. Ses deux autres collégues de ce bureau de trois membres sont d’avis qu’il faudrait commencer l’enquête dès maintenant.
Pendant ce temps, le compte à rebours a commencé. La fin du mandat du président de la BAD coïncide avec les prochaines assemblées générales annuelles, prévues du 25 au 27 août 2020. «Si la situation de statu quo persiste jusqu’à cette date, il est fort probable que les élections soient repoussées et que la Banque Africaine de Développement bascule dans une phase intérimaire », croit-on savoir de sources généralement bien informées.
En attendant, plusieurs gouverneurs, y compris ceux favorables à Akinwumi Adesina, semblent accepter le principe d’une enquête indépendante, pour laver l’honneur du président. Mais l’intéressé semble s’opposer à cette exigence de l’administration américaine appuyée par la plupart des pays non régionaux et qui supposerait une mise en congé le temps de l’enquête.
Preuve que cette option de l’enquête indépendante se précise, 12 pays non africains dont les USA, le Canada, la Norvège, les Pays Bas, l’Espagne, la Suisse, les Pays bas, etc… représentant 56% des droits de vote au sein du pool des membres non régionaux, exigent sa tenue.
Si l’on sait que pour être réélu, il faut recueillir au moins 51% des voix totales et 51% des voix des régionaux, l’on peut d’ores et déjà le dire, la réélection du candidat Adesina est conditionnée aux conclusions d’une enquête indépendante qui viendrait le blanchir des allégations portées contre lui.
3 commentaires
Mais si Adesina est innocent de toutes ces graves accusations a son encontre, pourquoi se debat-il pour rejetter les enquetes independantes etcontinuer a refugier derriere certains chefs d’etat africains en criant au « complot » des Occidentaux? Ce qui est plus que ridicul. Adesina oublie qe ceux qui representent 56% de votes (et capitaux) de la BAD ont droit aux comptes.
Mais si Adesina est innocent de toutes ces graves accusations a son encontre, pourquoi se debat-il pour rejetter les enquetes independantes et continue a refugier derriere certains chefs d’etat africains en criant au « complot » des Occidentaux? Ce qui est plus que ridicule.
Adesina fait semblant d’ oublier qe ceux qui representent 56% de votes (et capitaux) de la BAD ont droit aux comptes.
Il y a un sage américain qui a dit: « tout ce que tu fais aux autres te revient grandement multiplié ».
Adesina a humilié et expulsé de la bad mon compatriote qui avait laissé une très bonne carrière au PNUD pour le suivre . Humilié, déçu et sans recours le compatriote n’a rien dit. Aujourd’hui Adesina va recevoir le retour de ce qu’il a fait à mon compatriote.