L’agence de notation Fitch a annoncé vendredi soir qu’elle révisait les perspectives à long terme de la France de stables à négatives mais maintient le classement de sa note de crédit en catégorie AA. A la mi-février, l’une des trois autres agences de notation financière, Moody’s, avait également abaissé la perspective de la note Aa2 de la France en la ramenant de « positive » à « stable » alors que S&P avait pour sa part maintenu la perspective de la note AA à stable. Le consensus est donc observé entre les trois agences à quelques interprétations près.
Dans son argumentaire, Fitch explique que sa décision reflète l’aggravation de la situation des finances publiques de la France et de l’activité économique attendue cette année du fait de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19. « La dégradation des paramètres des finances publiques se produira dans un contexte d’un niveau d’endettement déjà élevé (…), des progrès limités dans la consolidation budgétaire depuis la crise financière (de 2008) et une croissance économique modérée ».
L’agence ajoute qu’elle prévoit une augmentation légère du déficit du compte courant de la France sur les deux années à venir.
Pour rappel, La France avait perdu son triple A auprès des trois agences de notation en 2012. En poussant la perspective à négative, Fitch augmente la pression sur la cote de crédit française, ce qui signifie en d’autres termes que les investisseurs misant sur les obligations et titres publics français réclameront plus de gages. Après cette décision, Fitch dispose de deux années pour abaisser éventuellement la note de la France.
La France s’attend à une chute inédite de son PIB dans l’ordre de 8% en 2020. Le déficit public de la cinquième puissance économique mondiale est prévu atteindre 9,1% alors que la dette ne devrait pas être en déça de 115% du PIB.
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