La partie est-elle finie pour les Français en Afrique ? C’est l’une des interrogations posées par le cabinet « Nouvelles Donnes » dans sa récente étude sur l’évolution de la consommation de la banque et de l’assurance sur le continent.
Le tableau dressé par le cabinet dans son étude rappelle que les banques françaises ont « longtemps été en situation de quasi-monopole sur la zone francophone de l’Afrique ». « Avec l‘ émergence des banques panafricaines en zone CFA, les acteurs français à l’exception de la Société générale ont engagé une stratégie de retrait progressive du continent », ajoute-t-il.
En effet, Crédit Agricole s’est désengagé de l’Afrique en 2008 avec le rachat par Attijariwafa de ses participations au sein des filiales africaines Crédit du Congo, Société Ivoirienne de Banque, Société Camerounaise de Banque, Union Gabonaise de Banque et Crédit du Sénégal. Dix années plus tard, c’est le groupe BPCE qui « a cédé ses entités bancaires du Cameroun, Madagascar, du Congo et en Tunisie à la banque marocaine BCP », mais garde des participations au capital de BNDA au Mali et de BCP au Maroc.
Pour sa part, BNP s’apprête à céder ses filiales africaines au Gabon, en Tunisie, au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, rappelle le cabinet qui précise que les cessions annoncées concernent les activités de banque de détail uniquement.
Mais cette vague d’annonce ne semble perturber en rien les activités de Société Générale que « Nouvelles Donnes » qualifie de « Last man standing ». Le dernier des géants groupes bancaires en Afrique représente, en effet, près de 80 des actifs des banques françaises en zone CFA, avec des filiales au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Tchad et au Togo.
D’ailleurs, le groupe français a présenté, fin novembre 2018 à Dakar, sa stratégie africaine dénommée Grow With Africa (« croître avec l’Afrique »). Ce marché représente à peine 1 % de ses actifs, et 5 % de son produit net bancaire.