En Tunisie, le projet de loi de finances gestion 2019 n’a pas fini de faire des mécontents. Après les avocats qui protestent contre l’article 34 relatif au secret professionnel, c’est les banquiers qui ne digèrent pas l’impôt exceptionnel de 1% sur le chiffre d’affaires des banques.
Dans un communiqué publié en début de semaine, l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF) dit marquer « son désaccord sur le vote opéré à la Chambre des Représentants du Peuple durant la nuit du dimanche 9 décembre 2018 aggravant la taxation des revenus des banques et des établissements financiers par l’institution d’un impôt exceptionnel de 1% sur le chiffre d’affaires ».
Cette mesure, avance-t-elle, vient en contradiction avec la stratégie arrêtée dans le cadre d’un consensus qui a retenu de ne pas inclure dans la loi des finances de l’année 2019 des nouvelles dispositions aboutissant à une augmentation des impôts. « Cet impôt a été voté d’une manière surprenante sans aucune consultation préalable avec la profession bancaire et sans examen de ces effets sur l’équilibre financier des banques et établissements financiers », relève l’association.
D’après les autorités, cet impôt supplémentaire contribuera au règlement du déficit des régimes de retraite.
« Conjoncture difficile »
« Cette mesure intervient à un moment où le secteur bancaire et financier traverse une conjoncture difficile marquée notamment par un resserrement chronique de la liquidité imputé principalement au détournement des moyens de paiement vers le marché informel et à l’effet restrictif exercé par l’important déficit de la balance courante. La situation de la liquidité et, partant, celle de la rentabilité s’est aggravée par les dernières mesures prises par la Banque Centrale de Tunisie pour contenir le refinancement dans des niveaux compatibles avec la maîtrise de l’inflation », souligne-t-elle encore.
De plus, l’APTBEF estime que la mesure vient augmenter les impôts déjà très élevés appliqués au système bancaire et financier, ce qui porte la pression fiscale du secteur à un nouveau record considéré parmi les plus élevé au monde.