Attendu ce mardi à Tunis, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman (MBS) devrait accompagner sa visite d’un dépôt de deux milliards de dollars à la Banque centrale, et de la fourniture de pétrole à la Tunisie à des tarifs préférentiels.
Même si cette venue fait polémique au sein de l’opinion depuis son annonce, MBS dont l’escale tunisien s’inscrit dans le cadre d’une tournée dans six pays arabes (Émirats arabes unis, Bahreïn, Égypte, Tunisie, Mauritanie et Algérie), sera reçu par le président Béji Caïd Essebsi. Au prince héritier saoudien, la société civile reproche, entre autres, la mort du journaliste Jamal Khashoggi, la guerre au Yémen et la situation des droits de l’homme dans son pays.
Au premier rang de la protestation, le Syndicat national des journalistes (SNJT) qui, dans une lettre ouverte adressée à la présidence, dénonce une visite synonyme de « violation flagrante des principes de notre révolution ». D’ailleurs, sur une partie de la façade du siège de l’organisation trônait lundi une affiche montrant Mohamed Ben Salman, de dos, tronçonneuse à la main, avec la mention « Non à la profanation de la Tunisie, terre révolutionnaire ».
En rappel, le prince héritier est soupçonné par la CIA d’être le commanditaire du meurtre de Jamal Khashoggi, éditorialiste saoudien critique du pouvoir, assassiné le 2 octobre 2018 au consulat de son pays à Istanbul.
A l’instar de la Tunisie, il faut noter que son pays, l’Arabie saoudite, soutient financièrement plusieurs pays du Maghreb. Mais les relations entre le Royaume et plusieurs de ces pays ont été refroidies par les différents épisodes de ce feuilleton.