La décision entre en vigueur dès le 1er janvier 2019. Motif avancé, la persistance de l’esclavage dans ce pays d’Afrique de l’Ouest à la lisière du Maghreb.
Connu sous son sigle anglais AGOA pour African Growth Opportunities Act (Loi sur la Croissance et les Opportunités de Développement en Afrique), la mesure américaine permettait à certains pays africains remplissant certaines conditions (démocratie, droits de l’homme et environnement des affaires), d’exporter des produits locaux vers l’Amérique en franchise totale des droits de douane.
L’initiative a été lancée en l’an 2000. La Mauritanie devra attendre jusqu’à la transition démocratique de 2007 pour y accéder tout en restant sous surveillance sur la question sensible de l’esclavage. Abolie en 1981, criminalisée récemment, cette pratique reste encore de mise dans le pays selon les organisations des droits de l’homme qui pointent régulièrement du doigt la passivité de l’Etat.
Dans la lettre adressée au Congrès américain dans laquelle il expose sa décision de suspendre la Mauritanie, le président Donald Trump insiste particulièrement sur l’esclavage héréditaire.Le président américain et quelques congressman auront d’ailleurs usé de toute leur influence il y a quelques mois pour pousser le FMI à reconsidérer sa coopération avec Nouakchott selon les mêmes motifs.
A noter que cette décision lourde de sens intervient alors qu’un politicien et activiste des droits de l’homme, Birame Dah Ould Abeid, président du mouvement IRA (l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste), est derrière les barreaux depuis la mi-août. Il y a un an, une délégation d’activistes américains invitée par l’ONG SOS Esclaves Mauritanie, avait été refoulée à son arrivée à Nouakchott malgré une concertation préalable avec le gouvernement.