Après la signature hier d’un protocole d’accord entre Rio Tinto et Chinalco pour la reprise en main du projet par ce dernier, les employés de Rio Tinto eux, ont déjà anticipé les choses. Ils se sont retrouvés en début de semaine à Boké, préfecture minière située à 300 km de Conakry et abritant la compagnie des bauxites de Guinée (CBG), et à plus de 1000 km de Beyla, zone abritant le gisement, pour lancer l’ONG « Mines, Environnement et Droits de l’Homme ». Objectif, selon les initiateurs, ‘’investir dans l’amélioration des relations entre les sociétés minières et les communautés impactées et la défense de leurs droits’’.
Amadou Diallo qui est le directeur exécutif de cette structure justifie sa mise en place par le fait qu’un constat se serait dégagé, selon lui, sur les besoins et les opportunités des communautés environnantes des zones d’exploitation minière dans cette zone. Notamment « en Santé-Sécurité, protection de l’environnement et des droits des communautés ». En somme, les anciens employés du géant anglo-australien essayent de tourner la page. Désormais place à leur réinsertion socio-professionnelle.
Le sort des centaines d’employés de Rio Tinto était déjà scellé, depuis que les cours du fer ont chuté sur le marché mondial et le gel du projet. Leur maintient en situation de travail semblait hypothétique. Le géant minier ayant dévalué l’opportunité pour Simfer Sa d’exploiter la mine de Simandou (blocs 3 et 4). Simfer étant une coentreprise ultimement détenue par le gouvernement guinéen à hauteur de 7,5 %, Rio Tinto 46,6 %, un consortium de sociétés d’État chinoises menées par Chinalco 41,3 % et la Société financière internationale 4,6 %.
La question qui taraude les esprits à présent, c’est de savoir si le passage du projet dans le giron chinois à travers sa reprise en main entière par Chinalco, changera la donne et leur permettra d’être réintégrés? Une autre paire de manche…
Mamadou Aliou DIALLO, Conakry