Le marché financier régional de l’Union monétaire ouest africaine a franchi une étape majeure ce jeudi 4 décembre avec l’entrée en vigueur du nouveau cycle de règlement/livraison passant de J+3 à J+2. La cérémonie officielle, organisée à Abidjan, a rassemblé les principaux acteurs de l’écosystème financier régional. Portée par le Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR) et approuvée par l’Autorité des Marchés Financiers de l’UMOA (AMF-UMOA), cette réforme stratégique vise à fluidifier la liquidité, renforcer l’attractivité du marché et aligner l’Union sur les standards des grandes places financières internationales.
Jusqu’ici fixé à J+3, le cycle régional de livraison des titres rejoint désormais le standard international adopté par de nombreuses places financières en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Le Nigeria a d’ailleurs effectué ce même basculement il y a quelques jours, le 28 novembre.
L’acteur central de cette réforme, Birahim Diouf, directeur général du DC/BR, a souligné « une évolution stratégique qui marque une étape cruciale dans l’amélioration des services et le renforcement de notre positionnement à l’échelle continentale et internationale ».”
Depuis la création du marché régional en 1998, le cycle de règlement-livraison a progressivement été réduit : initialement à T+7, il est passé à T+3 en 2007 grâce à l’introduction par la BCEAO du système de transfert automatisé RTGS.
Éliane Alangba, la représentante des SGI, s’exprimant lors du lancement officiel, a salué ce progrès comme une continuité logique des réformes structurelles récentes : « Le passage officiel du cycle de règlement-livraison de T+3 à T+2 constitue une avancée majeure pour l’efficacité de notre système. »
Elle a rappelé plusieurs jalons importants : le passage du fixing à la cotation en continu en 2013, la création de nouveaux compartiments à la BRVM en 2021, la forte avancée numérique avec la Bourse en ligne (2018) et Digi-APE développé par le DC/BR, et le renforcement du cadre réglementaire pour accroître la surveillance et la protection des investisseurs.
« Nous nous réjouissons de ce progrès qui apporte une véritable valeur ajoutée à notre marché, favorise une meilleure liquidité et ouvre la voie à une diversification accrue de la base d’investisseurs », a-t-elle ajouté.
L’adoption du J+2 devrait renforcer l’attractivité de la BRVM auprès des investisseurs institutionnels, notamment internationaux.
Elle exige toutefois une exécution plus rapide de la confirmation des transactions et un contrôle renforcé des opérations par les SGI, banques et dépositaires.
La BRVM se positionne désormais parmi les infrastructures post-marché les plus avancées du continent. Nairobi, Le Caire et Johannesburg étudient ou préparent eux aussi une réduction de leur cycle de règlement.

