Par Osséne Ouattara, Abidjan
Quel bilan à mi-parcours pourrait-on dresser du projet de Cohésion sociale des régions nord du Golfe de Guinée (COSO), après son entrée en vigueur début août 2022 ? Cette question a suscité la structure chargée de sa mise en œuvre à organiser, à Grand-Bassam, un atelier pour jeter un regard rétrospectif sur les réalisations et voir ce qu’il reste à faire avant l’échéance 2027. C’était mercredi 21 mai.
La réunion est jugée nécessaire par la coordonnatrice du projet. « Après 30 mois d’activités équivalant à la moitié de la durée impartie, le projet COSO a entamé, depuis le 1er mars 2025, la deuxième partie du temps requis pour sa mise en œuvre. Conformément à l’accord de financement et en cohérence avec les différents documents de projet, cette période est indiquée pour réaliser la revue à mi-parcours du projet », a clarifie Gniré Mariam Ouattara. Pour celle qui s’occupe également de la Production et de la durabilité au Conseil du coton et de l’anacarde (CCA), l’organisme d’exécution du projet COSO, « cet atelier de revue à mi-parcours est une excellente occasion pour analyser nos réalisations et réfléchir ensemble aux actions correctives à mettre en œuvre pour l’atteinte des objectifs ».
C’est le même décor qu’a planté Adama Bamba, président du Comité de pilotage au cabinet du Premier ministre ivoirien.« Conformément à son approche de mise en œuvre, le projet COSO fait de la consultation des acteurs, y compris les communautés bénéficiaires, le levier principal de son action. C’est le sens de notre présence dans cette salle », a-t-il situé.
Quelques chiffres
La spécificité du projet COSO, c’est son approche de développement conduit par les communautés cibles. Notamment, celles rurales vivant à proximité de la frontière. 10 régions ivoiriennes sont concernées par le projet. Et en termes de réalisations effectives, 850 localités sur 1.252 prévues ont été touchées par les activités du projet depuis son entrée en vigueur, selon Alfred Batto (coordonnateur adjoint).463 infrastructures (écoles, centres de santé, pompes hydrauliques, marchés …) déjà réalisées, 227 en cours de travaux et 370 qui vont démarrer sous peu. Ces projets auraient eu une incidence positive sur la vie de plus de 436.000 personnes. Soit 82.80% de la cible totale estimée 810.000 individus.
Avec le soutien technique et financier de la Banque mondiale, le projet COSO est né d’une initiative de 4 pays : Côte d’Ivoire, Bénin, Ghana et Togo. Il propose une approche régionale des réponses locales aux problématiques de fragilité, conflit et violence dans les États cibles.
Le coût du projet, en Côte d’Ivoire, est de 87.89 milliards de francs CFA. L’atelier a souligné qu’à la date du 30 avril 2025, le montant des paiements effectués par la Banque mondialedans le cadre des travaux réalisés ou en cours d’exécutions’élève à 32.96 milliards de francs CFA. Soit un taux de décaissement de 37.50%. Un faible niveau des dépenses dû à des contraintes. En cause, selon la présentation faite par Alfred Batto, défaillance de certaines entreprises sélectionnées pour la réalisation des chantiers, faible niveau de structuration des groupements bénéficiaires, manque de personnel dédié sur certaines composantes ou sous-composantes du projet, difficultés d’accès et étendue de la zone d’intervention, etc.