La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a entamé, ce mercredi 4 juin à Dakar (Sénégal), la deuxième réunion annuelle de son Comité de politique monétaire (CPM). Les travaux de cette session portent sur les facteurs de risque susceptibles d’influencer les perspectives d’inflation et de croissance à moyen terme au sein de l’Union, ainsi que sur des propositions et des mesures de politique monétaire.
Avant l’ouverture des travaux, Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO, a dressé un état des lieux de la conjoncture économique mondiale, marquée par la persistance d’incertitudes, notamment en raison d’une intensification des tensions géopolitiques et économiques. Cette situation a conduit le Fonds monétaire international (FMI) à réviser à la baisse, en avril 2025, ses prévisions de croissance mondiale, désormais estimée à 2,8 % après 3,3 % en 2024.
Au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’activité économique est restée dynamique, avec une croissance du PIB de 7,1 % en rythme annuel, après 7,2 % au trimestre précédent. « La bonne tenue de l’activité dans l’ensemble des secteurs laisse présager, pour 2025, une croissance solide estimée à 6,4 %, après 6,3 % en 2024. Le taux d’inflation a reculé à 2,3 % au premier trimestre 2025, contre 2,9 % trois mois plus tôt », a-t-il souligné.
Le gouverneur a précisé que l’amélioration de l’approvisionnement des marchés et la baisse des coûts des produits importés ont contribué au maintien de l’inflation en dessous de la cible de 3 % fixée par la Banque centrale.
Concernant les comptes extérieurs, la situation s’est améliorée grâce à une évolution favorable des termes de l’échange, à la hausse de la production de pétrole et de gaz, ainsi qu’à une mobilisation accrue de ressources extérieures par les États membres.
Sur le marché monétaire, les conditions se sont assouplies au cours du premier trimestre 2025. Dans un contexte d’amélioration de l’activité bancaire, le taux d’intérêt à une semaine sur le marché interbancaire a diminué à 6,00 %, contre 6,47 % le trimestre précédent. Le taux débiteur moyen, hors taxes et charges, appliqué par les banques aux agents économiques a également baissé, pour se situer à 6,80%.
Le financement de l’activité économique reste globalement bien assuré par les banques. À fin mars 2025, les crédits à l’économie ont progressé de 5 % en rythme annuel.
Au cours de cette session, les membres du comité examineront le rapport sur la politique monétaire dans l’UEMOA. Ce document analyse la conjoncture monétaire et financière aux niveaux international et régional durant le premier trimestre 2025. Il met l’accent sur les principaux risques pouvant affecter les perspectives d’inflation et de croissance à moyen terme dans l’Union, et formule des propositions de mesures de politique monétaire.