Lomé, 10 février 2025. La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et Africa Specialty Risks (ASR) ont officialisé ce lundi un partenariat visant à étudier la création d’une captive d’assurance dédiée à l’Afrique de l’Ouest.
Cette collaboration, saluée comme une avancée majeure, promet de renforcer la stabilité financière et d’accélérer les projets de développement dans la région, en offrant aux États membres de l’UEMOA un outil sur mesure pour maîtriser leurs risques.
Au cœur de l’initiative, une étude de faisabilité pilotée par ASR, leader des solutions d’assurance spécialisées en Afrique. Ce partenariat stratégique combine l’expertise technique d’ASR, présent dans 63 pays, et le réseau institutionnel de la BOAD pour concevoir une captive capable de protéger les investissements clés – infrastructures, énergie verte ou agriculture durable – tout en optimisant les coûts.
La BOAD, déjà pionnière dans l’accès aux marchés d’assurance-crédit internationaux via sa stratégie « originate to distribute », voit dans cette captive un levier pour amplifier son impact. « Cette étude marque une nouvelle ère dans la gestion des risques en Afrique de l’Ouest. Elle nous permettra de mieux protéger nos projets et de libérer des ressources pour des priorités comme la transition climatique », s’enthousiasme Serge Ekué, président de la BOAD.
Forte de son expérience sur des actifs de 23 milliards de dollars et soutenue par le fonds Helios Investment Partners, l’entreprise apportera son savoir-faire en matière de co-réassurance et de solutions captives. « Ce projet incarne notre mission : permettre aux institutions africaines de prendre en main leur destin économique. Nous sommes fiers de contribuer à bâtir une Afrique de l’Ouest plus résiliente », déclare Mikir Shah, PDG d’ASR.
La captive permettra à la BOAD de retenir et mutualiser les risques spécifiques à la région, réduisant sa dépendance aux assureurs étrangers. Alignée sur les objectifs climatiques de la BOAD – accréditée auprès des fonds climat internationaux –, la nouvelle structure financera des initiatives bas-carbone.
Pour leur part, les États membres de l’UEMOA gagneront en autonomie pour couvrir leurs programmes prioritaires, de l’électrification rurale aux corridors logistiques.
Alors que la BOAD copréside l’International Development Finance Club (IDFC), ce projet renforce son rôle de pilier du développement ouest-africain. Il s’inscrit aussi dans la dynamique du Syndicat 2454 d’ASR, premier syndicat Lloyd’s dédié à l’Afrique, lancé en 2024.
Si l’étude, dont les résultats sont attendus d’ici fin 2025, confirme la viabilité du modèle, la captive pourrait être opérationnelle dès 2026. Une étape clé pour une région où 70 % des projets d’infrastructures peinent encore à trouver des garanties d’assurance adaptées, selon la Banque africaine de développement.
Institution phare de l’UEMOA, la BOAD a financé en 2024 plus de 120 projets pour un montant de 2,3 milliards d’euros, avec un accent sur les énergies renouvelables et l’inclusion financière. Quant à ASR,
référence des risques complexes en Afrique, elle a permis en 2024 la sécurisation de 15 projets solaires et éoliens dans la région, évitant des pertes estimées à 200 millions de dollars.
(D’après le communiqué de la BOAD du 10 février 2025 et des données de l’UEMOA)