Dakar, 12 septembre 2024. La capitale sénégalaise a accueilli une rencontre consacrée à la création d’une plateforme de financement pour la première phase des autoroutes de l’eau. Cet événement marquant a été inauguré par Ousmane Diagana, Vice-Président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et Sergio Pimenta, Vice-Président Afrique de la Société Financière Internationale (IFC) du Groupe de la Banque mondiale.
Ousmane Diagana a exprimé sa gratitude envers le gouvernement sénégalais pour son soutien dans l’organisation de cet événement essentiel, soulignant que « l’Afrique connaîtra l’augmentation la plus rapide de la population au cours des trois prochaines décennies, avec une hausse nette prévue de 740 millions de personnes d’ici 2050. » Il a insisté sur l’importance de cette dynamique pour le potentiel humain du continent tout en soulignant les nombreux défis de développement à relever.
Pour sa part, Sergio Pimenta, Vice-Président Afrique de la Société Financière Internationale (IFC) , a rappelé la situation du Sénégal, pays déjà confronté à un stress hydrique important : “nos estimations prévoient une augmentation de 30 % à 60 % des prélèvements d’eau d’ici à 2035. Comme l’a si bien rappelé Ousmane en introduction, il est essentiel de diversifier les sources d’eau et d’améliorer la coordination entre secteurs pour renforcer la sécurité hydrique, tout particulièrement dans le triangle Dakar-Mbour-Thiès (DMT) qui concentre l’essentiel de la population et de l’activité économique”,
Un engagement pour l’avenir de l’eau
« Nous ne pourrions en aucun cas faire face à ces défis sans régler la problématique de l’eau », a-t-il ajouté, évoquant les enjeux critiques liés à la gestion des ressources hydriques face au changement climatique et à la croissance démographique.
En outre, Ousmane Diagana a mis en avant l’urgence de repenser les méthodes actuelles pour améliorer l’accès à l’eau, rappelant que « le scénario ‘business as usual’ ne convient plus à l’ampleur des enjeux du secteur ».
Le Vice-Président a également présenté le Programme Global pour accélérer la sécurité de l’eau et l’adaptation climatique (Water GCP) lancé au printemps dernier par la Banque mondiale. Ce programme vise à renforcer la sécurité hydrique dans le contexte d’une nécessaire adaptation au climat, en mobilisant des instruments de financement, des connaissances et des partenariats.
Vers un partenariat tripartite
Ousmane Diagana a appelé à un « partenariat tripartite entre les pays, les institutions bilatérales/multilatérales et le secteur privé » pour garantir l’accès universel à l’eau et à l’assainissement, soulignant que ces partenariats sont « le socle de la sécurité de l’eau de demain ».
De son côté, Sergio Pimenta a estimé que, face à ces défis, “une économie circulaire de la sécurité hydrique apporterait des avantages significatifs en favorisant la réutilisation des eaux usées pour recharger les aquifères et l’irrigation. Il est également crucial de réduire le gaspillage d’eau, d’améliorer l’efficacité de son utilisation, d’attribuer l’eau de manière optimale et de développer des sources alternatives comme la désalinisation et le traitement des eaux usées”.
L’événement a marqué une étape décisive dans la recherche de solutions durables pour la gestion de l’eau en Afrique, réaffirmant l’engagement de la Banque mondiale et de ses partenaires à collaborer pour atteindre les objectifs de développement 6 en matière d’eau et d’assainissement.