Kenya Airways (KQ), la compagnie aérienne nationale du Kenya, a annoncé le 27 mars 2023 avoir enregistré une perte record de 38,26 milliards de shillings (290,5 millions USD) en 2022. Ce qui constitue l’un des pires résultats de son histoire et la plus grande perte pour une entreprise cotée en bourse de Nairobi.
La compagnie aérienne a souligné que ses pertes ont plus que doublé, passant de 15,87 milliards de shillings (120,5 millions USD) en 2021 à 38,26 milliards de shillings (290,5 millions USD) en 2022. Cette contreperformance, souligne-t-elle, est liée surtout à la dépréciation du shilling, à l’augmentation du prix du kérosène et à l’accumulation de dettes.
Le transporteur a indiqué qu’il traverse une situation financière difficile avec une ardoise de 277 milliards de shilling (2,1 milliards USD). Et qu’il espère d’ailleurs un soutien du gouvernement pour rembourser sa dette.
La société a souligné avoir souffert de l’augmentation du prix du kérosène au cours de l’année dernière sans aucune subvention, représentant 53% de ses coûts d’exploitation directs.
« Cette année 2023 s’annonce bien »
Malgré cette perte, le nombre de passagers s’est établi à 3,7 millions, en hausse de 68 % sur un an. Le chiffre d’affaires a crû de 66%, passant de 70,22 milliards de shillings (533 millions USD) en 2021, à 116,78 milliards de shillings (887 millions USD) en 2022.
« Cette année 2023 s’annonce bien et nous espérons continuer dans cette voie. Nous prévoyons vraiment que d’ici la fin de cette année 2023, nous serons à l’équilibre d’un point de vue financier et que nous atteindrons le niveau de profit en 2024 », a déclaré Allan Kilavuka, directeur général de KQ.
Depuis une décennie, Kenya Airways traverse une zone de turbulence avec une situation financière délicate et un problème de gestion. Au cours de cette période, la compagnie a connu 4 directeurs généraux qui n’ont pas réussi à redresser la boîte. La stratégie est passée de l’expansion de la taille de la flotte à sa réduction, les pertes accumulées atteignant 172,68 milliards de shillings (1,3 milliard USD) dans le cadre des renflouements de l’État.
Créée en 1977, après la disparition d’East African Airways , KQ est détenue à 48,9 % par l’Etat kényan et à 7,8 % par le groupe Air France-KLM. Les autres actions (43,3 %) sont sous le contrôle d’investisseurs kényans.
La compagnie basée à Nairobi transporte près de quatre millions de passagers vers 42 destinations chaque année.