Yves Ibrahim Koné, directeur général du Conseil café cacao de Côte d’Ivoire, participe depuis ce lundi 12 septembre à la réunion annuelle de l’Association européenne du Cacao (Eca) qui a lieu à Rome. Un sommet qu’il entame avec un brin de satisfaction.
En effet, Cargill, le géant américain de l’agro-alimentaire et premier acheteur et exportateur de fèves de cacao en Côte d’ivoire, a acheté 25.000 tonnes pour la saison 2023/24 avec un différentiel d’origine positif.
Fixé à 0 en juillet 2022 pour la Côte d’ivoire et à + 30 pound la tonne pour le Ghana grâce à l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire Ghana (ICCG), le différentiel d’origine permet d’offrir aux planteurs de cacao un revenu décent et rémunérateur tel que voulu par le CCC (Côte d’Ivoire) et le Cocobod, l’institution ghanéenne contrôlée par le gouvernement qui fixe le prix d’achat du cacao dans le pays. Mais les traders, chocolatiers et broyeurs l’avaient négocié à la baisse. Passant ainsi en 2020 du positif au négatif jusqu’à récemment, ce qui n’a pas permis d’offrir aux planteurs de cacao un revenu décent et rémunérateur tel que souhaité.
Les deux grands producteurs entendent défendre encore une fois la part des producteurs à cette rencontre qui réunira plus de 350 participants de haut niveau dont des traders, des patrons de multinationales du chocolat et des broyeurs.
« Cette réunion est l’occasion pour nous de nous adresser aux négociants, aux broyeurs, aux chocolatiers pour les inviter au respect des engagements qu’ils ont librement pris en soutenant depuis 2019 notre initiative avec le Ghana, de fixer un prix plancher de 2.600 dollars la tonne et un différentiel de revenu décent de 400 dollars la tonne. Et ceci, pour sortir nos planteurs de la pauvreté parce qu’ils ne bénéficient pas des revenus importants que génère cette industrie. », soutient depuis la capitale italienne, Yves Brahima Koné.
Respecter le DRD et un différentiel d’origine positif, indique-t-on, garantiront un avenir stable pour les producteurs qui profitent peu (6%) des 120 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel généré par le cacao dans le monde.