Suite à la contestation des exportateurs regroupés au sein du groupement des négociants ivoiriens (GNI), pour dénoncer la main des multinationales sur l’achat de la quasi-totalité des fèves de cacao, le gouvernement, par le biais du Conseil café cacao (CCC) voudrait que 20% de ces géants soient octroyés aux exportateurs locaux. Une décision auparavant piétinée malgré les textes qui régissent la filière.
Si la mesure est appliquée, ce sont en effet près de 450.000 tonnes de fèves de cacao qui seront désormais alloués aux exportateurs locaux , qui pourront leur permettre de faire face à leur trésorerie durement affectée par la Covid-19 et ses effets.
S’adressant à l’agence Reuters, une source travaillant au CCC a fustigé cette mainmise. « Le monopole, le cartel de ces 6 multinationales est un danger pour notre secteur cacao. Il faut réduire leur influence et faire en sorte que tous les acteurs aient une place pour travailler et suivre donc l’application de cette directive va réduire l’influence de ces multinationales », disait-il.
Les 6 multinationales sont Cargill, SucDen, Olam, Barry Callebaut, Touton, et Ecom trading. Elles avaient réussi en janvier à faire fléchir le Conseil café cacao sur le Différentiel de revenu en refusant d’acheter à 400 USD, la tonne de fèves, décidés par la Côte d’Ivoire et le Ghana. Face à l’intransigenace de ces deux grands producteurs, ces multinationales qui contrôlent 100% des achats et des exportations de fèves de cacao et des produits semi finis, ont suspendu l’achat du cacao, occasionnant le stockage de plus de 200.000 tonnes des planteurs en quelques semaines. Face à la galère des producteurs et la problématique de conservation dans les entrepôts de stockage, la CCC a cédé.
En attendant la mise en place d’un mécanisme permettant de réduire le monopole de la vente et de l’achat de ces géants, le CCC réfléchit à des nouvelles réformes. Ce qui aura pour avantage de permettre à toute la chaîne de tirer profit de la filière cacao.