L’annonce du mariage entre le français Peugeot (PSA) et l’italien Fiat Chrysler Automobiles (FCA), samedi 16 janvier 2021, bouscule la hiérarchie de l’industrie automobile. L’union franco-italienne consécutive à une assemblée générale du 4 janvier dernier, qui a réuni les actionnaires des deux entités, donne naissance au quatrième groupe automobile mondial, fort de 14 marques et 40 000 salariés.
Le géant né de cette alliance qui regroupe les marques Fiat, Opel, Peugeot, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Jeep ou Maserati, évoluera sous le nom de Stellantis. Avec 8 millions de véhicules vendus par an soit 9% de parts de marché au niveau mondial, Stellantis sera coté dès lundi à Paris et Milan puis mardi au New York Stock Exchange.
Mardi, l’ex-président du directoire de PSA et nouveau directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, doit dévoiler lors d’une première conférence de presse sa vision pour le groupe , avant de présenter son plan stratégique dans les prochains mois.
Concrètement, Fiat Chrysler, qui est déjà une société de droit néerlandais, a absorbé PSA, et l’ensemble a été renommé Stellantis dans la foulée. Les actionnaires des deux entreprises détiennent chacun 50 % du nouvel ensemble, ceux du groupe français ayant reçu 1,742 action Stellantis pour chacune de leurs actions PSA.
Comme dans tout mariage, il est question de la dot. Il semble que cette union qui intervient dans une année difficile (PSA a vu ses ventes dégringoler de 27%) soit motivée avant tout par les synergies estimées à des économies de l’ordre de 5 milliards d’euros pour les deux sociétés. L’Etat français, présent dans le capital du nouveau groupe à hauteur de 6,2% risque de provoquer l’entrée de l’Etat italien dans le capital pour, murmure-t-on de l’autre côté des Alpes, ne pas perdre le contrôle de la compagnie. Le fiasco franco-japonais entre Renault et Nissan est encore chaud dans les esprits. Quant aux syndicats, ils soutiennent le projet dès lors qu’il n’est pas accompagné de fermeture d’usines ou de perte d’emplois.