Dans une note publiée le mercredi 2 septembre par ses services, la Cour pénale internationale (Cpi) a condamné les sanctions économiques des Etats Unis imposées à l’encontre de la Procureure de la Cour, Fatou Bensouda, et d’un membre de son Bureau, Phakiso Mochochoko en l’occurrence.
Pour cette instance judiciaire, «ces actes coercitifs dirigés contre une institution judiciaire internationale et ses fonctionnaires sont sans précédent et constituent de graves attaques contre la Cour, le système de justice pénale internationale du Statut de Rome et l’état de droit en général». En effet, les Etats Unis ont décidé de geler les avoirs de ces deux juristes dans leur pays tout en leur interdisant l’accès à leur système financier.
Car, selon Mike Pompeo, secrétaire d’Etat américain aux affaires étrangères, la Cpi veut soumettre de façon illégitime les américains à sa juridiction. La procureure de la CPI s’est attirée les foudres de l’Oncle Sam en souhaitant enquêter sur les exactions qu’auraient commises des soldats américains en Afghanistan. Dans ce pays d’extrême Orient, «des allégations de torture ont également été formulées à l’encontre de la CIA ». Cette décision de la Cour a été catégoriquement rejetée par Washington qui n’en est pas membre contrairement à l’Afghanistan.
C’est dans ce bras de fer que Donald Trump, qui fait feu de tout bois pour sa réélection, a menacé la Cpi à travers des sanctions économiques, qui ont été finalement mises à exécution. « Les nouvelles mesures, annoncées conformément au décret exécutif des États- Unis 13928 du 11 juin 2020, constituent une nouvelle tentative d’interférer avec l’indépendance de la justice et des poursuites de la Cour et de son travail crucial pour lutter contre les crimes graves qui touchent la communauté internationale, conformément au Statut de Rome de la CPI», soutient l’instance judiciaire internationale souvent accusée de ne s’intéresser qu’aux crimes commis en Afrique par des africains. Dans ce bras de fer inédit où elle joue sa crédibilité, la CPI dit afficher sa détermination à continuer à« appuyer fermement son personnel et sa mission de lutter contre l’impunité pour les crimes les plus graves commis dans le monde au regard du droit international, de manière indépendante et impartiale. Amen.