Le processus d’expropriation des terres de Darel Barka (localité située dans la région du Brakna au sud de la Mauritanie) se poursuit. Après avoir attribué une superficie de 3200 hectares à l’Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole (AAAID) sous le règne du président Mohamed O Abdel Aziz, sans concertation avec les autochtones, les autorités tentent aujourd’hui, sous l’ère du président Mohamed Ghazouani, d’aider l’AAAID au défrichage préalable à une exploitation agricole.
Contre l’expropriation forcée, les habitants de Darel Barka, sous pression des forces de l’ordre envoyés en renfort, restent mobilisés contre la tentative d’accaparement de leurs terres. Le problème ressurgit dans un contexte marqué par une enquête diligentée sur les crimes économiques et financiers perpétrés sous le règne de Mohamed Ould Abdel Aziz, actuellement en garde à vue.
L’Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole (AAAID), présidé actuellement par Mohammed Bin Obaid Al Mazrooei, est une entité fondée au Soudan en 1976 avec pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire du monde arabe. Dotée d’un capital de 1,1 milliard de dollars à travers la souscription de 21 Etats membres, l’AAAID développe 50 projets dans différents secteurs agricoles. L’institution qui se targue de s’inscrire dans le développement durable n’a pas hésité à s’accaparer des terres des autochtones sans concertations, soutenue par des hommes d’affaires mauritaniens, intermédiaires, qui faisaient la pluie et le beau temps du temps de Mohamed Abdel Aziz.