La conjoncture difficile qui sévit en Afrique centrale renforcée par l’effet dévastateur de la pandémie du Coronavirus a provoqué une chute généralisée des produits de base dans la sous-région.
Les économies sous-régionales ne se portaient déjà pas si bien avant que la pandémie du COVID-19 n’en rajoute au marasme ambiant. La note de conjoncture publiée le 07 juillet 2020 par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) en dit davantage, en révélant notamment qu’au premier trimestre 2020, l’indice global des cours des produits de base exportés par la CEMAC a régressé de 14,9 %.
Une chute brutale d’autant que le trimestre précédent, les exportations avaient connu une hausse de 2,1 %, le pétrole ayant contribué à plus de 88,3 % à l’évolution globale, tandis que la contribution des produits agricoles était de 0,2 %.
La dégradation des termes de l’échange dont fait cas la Banque centrale est la conséquence d’une chute généralisée des cours des produits énergétiques et non énergétiques due principalement aux incertitudes liées aux effets de la crise sanitaire actuelle.
D’après l’étude, il ressort que le prix du baril de pétrole brut est revenu de 60,3 $/baril au quatrième trimestre 2019 à 49,1 $/baril au premier trimestre 2020 tirant ainsi l’indice vers le bas.
Par ailleurs, alors que l’indice des cours en dollar a régressé de 14,2 %, et en intégrant la variation de change du dollar envers le FCFA (+2,5 %), l’indice global en FCFA s’est replié de 14,1 %.
Il en résulte une forte baisse des prix des produits énergétiques (-19,3 %) et une légère hausse des produits non énergétiques (+ 0,5 %), cet accroissement étant principalement observé sur les marchés des métaux et minéraux (+2,8 %) et des produits de la pêche (+1,2 %).
Les cours des plusieurs produits agricoles exportés par la CEMAC ont connu un léger recul au premier trimestre 2020 après une hausse notable enregistrée au quatrième trimestre 2019 (+6,3 %). Cette situation s’explique en grande partie par la baisse de la demande de certains produits tels que la viande bovine, le café et le coton
Les perspectives à court terme ne sont guère rassurantes souligne la Banque centrale d’autant que « les effets économiques de la suspension de presque toutes les activités au niveau mondial, suite à la crise sanitaire liée à la Covid19 ont immédiatement affecté les marchés mondiaux des produits de base et continueront probablement de les affecter pendant des mois à venir ».
Selon la Banque mondiale, les prix de l’énergie devraient en moyenne être inférieurs de 40% en 2020 à ceux de 2019, bien qu’un rebond important soit prévu l’année suivante.
En définitive, l’évolution des cours des matières premières au premier trimestre 2020 a été défavorable pour les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sous l’effet de la baisse des cours des produits énergétiques, agricoles et forestiers.