Dans son rapport sur la gouvernance en Afrique publié ce mardi 15 octobre, la Fondation Mo Ibrahim appelle les gouvernements et les partenaires africains à redoubler d’efforts pour combler les «lacunes en matière de données» dans le suivi des objectifs de développement durable et garantir que l’Agenda 2063 puisse être suivi et mesuré.
« C’est un moment critique alors que l’Afrique se prépare à entrer dans la dernière décennie de l’agenda des ODD 2030 et est à mi-parcours du premier plan de mise en œuvre décennal de l’Agenda 2063 » note la fondation dans un communiqué de presse publié à cet effet.
Dans ce sens, ledit rapport déjà annoncé au mois de septembre, indique que les gouvernements et les partenaires doivent diversifier les économies, accélérer les progrès dans les infrastructures – notamment les transports physiques, l’électricité et les TIC – en augmentant les investissements dans le secteur rural et en renforçant l’intégration régionale pour progresser efficacement.
La Fondation Mo Ibrahim regrette le manque de données statistiques disponibles au niveau des Etats, ce qui rend impossible la mis en œuvre de solutions efficaces pour faire face aux défis identifiés. Aussi, la Fondation préconise une utilisation de données fiables pour la gouvernance afin de garantir un développement inclusif: le «ODD manquant».
« Près de la moitié des objectifs de l’Agenda 2063 ne sont pas directement quantifiables et jusqu’à présent, moins de 20% disposent d’un indicateur permettant de mesurer les progrès accomplis. En moyenne, moins de 40% des indicateurs relatifs aux ODD disposent de suffisamment de données pour suivre avec précision les progrès réalisés sur le continent » indique le rapport.
Pour sa part, le président de la Fondation, Dr Mo Ibrahim, s’est félicité des efforts continus pour améliorer la gouvernance, essentiel dans l’atteinte des objectifs de développement durable et des objectifs de l’Agenda 2063.
« Cependant, nous sommes profondément préoccupés par l’incapacité de suivre avec précision les progrès accomplis par rapport à ces objectifs sur le continent. Les données constituent une base essentielle pour une élaboration de politique et une mobilisation des ressources efficaces. Sans données, nous conduisons à l’aveugle – les politiques sont mal orientées et les progrès sur la voie du développement sont ralentis. Nous devons tous agir de manière urgente pour combler le «fossé des données», si nous voulons réellement ne laisser personne pour compte » a-t-il ajouté.