Un sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale est attendu prochainement pour implémenter des réformes devant booter l’intégration régionale.
Par Achille Mbog Pibasso
Pour l’instant la date du prochain sommet des Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) n’a pas encore fait l’objet d’une annonce officielle. Bien que des sources proches du dossier laissent entrevoir que cette rencontre pourrait se tenir d’ici octobre prochain, il appert de plus en plus que c’est Libreville, la capitale gabonaise, siège de cette organisation régionale et dont le président Ali Bongo Ondimba en est le président en exercice qui devrait abriter la grand’messe.
Le tour des capitales régionales entrepris depuis quelque temps par le ministre gabonais des Affaires étrangères, Alain Claude Bilie-By-Nze et le secrétaire générale de la CEEAC Ahmad Allam-Mi est un sérieux indice que « quelque chose d’important se prépare nonobstant la tiédeur de certains dirigeants de la région ».
Il ne fait l’ombre d’aucun mystère que depuis toujours, l’Angola, le Burundi, le Rwanda voire la République démocratique du Congo n’ont jamais véritablement montré leur volonté d’appartenir à la CEEAC, se tournant davantage vers l’Afrique orientale, voir australe.
Toutefois, des efforts sont entrepris pour une meilleure structuration de l’organisation régionale, d’autant que l’Union africaine (UA) demande de plus en plus aux pays de la région de disposer d’une seule organisation régionale commune. Ce qui, logiquement devrait déboucher sur la disparition de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) composée de six Etats Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad, en lieu et place de la CEEAC qui compte onze Etats, c’est-à-dire en plus des six pays de la CEMAC, l’on ajoute l’Angola, le Burundi, la République démocratique du Congo, le Rwanda et Sao Tomé et Principe.
Au-delà des atermoiements évoqués en sus, du 06 au 09 septembre 2019, une délégation de la CEEAC « dépêchée » par le président en exercice a sillonné le Cameroun, la Guinée équatoriale et le Rwanda où le rapport de la réforme a été respectivement remis à Paul Biya, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et Paul Kagmé.
Objectif, remettre le rapport de la réforme de la CEEAC dressé par le Comité de pilotage, à savoir : le projet de Protocole du Traité instituant la Commission de la CEEAC ; le projet du Conseil de paix et sécurité de l’Afrique centrale (COPAX); le projet de Règlement financier ; le projet de cadre organique et le projet du Statut du personnel révisé de la Communauté. De manière précise, il est question de préparer le passage de la CEEAC d’un secrétariat exécutif vers une Commission aux pouvoirs plus étendus.
Dans cette perspective, il y a lieu d’évoquer le processus de rationalisation de la CEEAC, de la CEMAC et de la CEPGL (Communauté Economique des Pays des Grands Lacs) à la lumière des instructions du sommet de Libreville en 2017, rationalisation qui s’inscrit en droite ligne de la réforme de l’Union Africaine.