Le gouvernement togolais retourne de nouveau sa veste. Les banques publiques annoncées en 2015 pour être fusionnées seront finalement privatisées, comme prévu initialement, en 2011.
Cette option, annonce le conseil des ministres du 3 octobre 2018, « cadre avec la volonté du gouvernement de se désengager progressivement des secteurs productifs pour faire place au privé dans le cadre de sa politique de partenariat avec le secteur privé » d’une part, et d’autre part, « en raison des opportunités actuelles du marché bancaire et du coût d’opportunité que représenterait la première option pour l’Etat ».
La première option consistait, en effet, à redresser les deux institutions, la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie (BTCI) et l’Union Togolaise de Banque (UTB), avant leur fusion. A cet effet, Lomé s’était offert, en 2016, les services du Français Patrick Mestrallet, l’ancien administrateur général d’Oragroup.
Mais selon les informations parvenues à notre rédaction, la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest n’aurait pas autorisé l’opération. D’où l’idée de mettre, à nouveau, ces institutions sur le marché.
En août 2015, le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà jugé beaucoup plus coûteuse une option de fusion, demandant que soit mis en œuvre un plan de vente des actifs et de transfert des passifs de la BTCI. « La recapitalisation d’une banque longtemps insolvable, qui continue d’avoir pour l’essentiel la même direction, n’est pas une solution viable à long terme », avait-il prévenu.
C’est la deuxième fois que l’Etat cherche à céder ces banques. Officiellement engagé en 2011, le processus de privatisation des banques publiques du Togo avait permis la cession de la Banque togolaise de développement (BTD) à Oragroup pour environ 20 milliards de FCFA), et celle de la Banque international d’Afrique (BIA-Togo) au groupe marocain Attijariwafa pour 15 milliards.
Mais la situation des deux banques qui sont restées dans le giron de l’Etat ne permettait pas de finaliser son processus. Si pour l’UTB, plus en forme, les offres financières étaient en deçà des attentes, la situation financière de la BTCI étant plus préoccupante, dissuadait plusieurs potentiels acquéreurs, emmenant les quelques rares intéressés à faire des offres inacceptables pour le gouvernement.