Le Premier ministre ivoirien Gon Coulibaly a lancé ce 30 juillet les travaux du quatrième pont d’Abidjan. Une importante infrastructure qui va désengorger le trafic en direction de Yopougon, la plus peuplée d’Abidjan avec plus d’un million d’habitants.
La grande commune de Yopougon, dans la partie nord d’Abidjan, peut pousser un ouf de soulagement. Le chantier du 4ème pont devant lui faciliter l’accès au reste de la ville est enfin lancé. L’ouvrage, qui englobe un ensemble d’infrastructures routières, va ouvrir une nouvelle alternative pour relier Yopougon aux autres d’Abidjan. Et au-delà, ce sont les zones sud et nord d’Abidjan et leurs pôles économiques (des zones industrielles de part et d’autre) qui vont ainsi être connectés plus aisément.
L’unique voie d’accès directe, une section d’autoroute qui date de 1978, a en effet depuis belle lurette montré ses limites, submergé par un par un flot quotidien d’ « environ 130 000 véhicules » avec son lot d’embouteillage quasi-inévitable aux heures de pointe notamment, a rappelé Gon Coulibaly.
« Sous l’effet combiné de l’accroissement démographique, de la forte croissance du parc automobile et du déclin des systèmes de transport urbain, le réseau de voirie et de contrôle du trafic se sont révélés inadaptés pour assurer l’écoulement d’un trafic de plus en plus important ce qui entraîne la congestion de la circulation, les accidents de la route, la pollution de l’air mais également le ralentissement de l’activité économique », a en outre décrit Marie-Laure Akin- Olugbade, directrice Afrique de l’ouest de la BAD.
Un ouvrage de 142 milliards FCFA
Dans les faits, il s’agit d’un ouvrage plus important d’une longueur totale de 7,2 km qui part de Yopougon et qui va s’étirer jusque dans les communes d’Attecoubé et d’Adjamé et ouvrir une voie d’accès au Plateau et à la zone sud d’Abidjan et surtout au port d’Abidjan.
A terme, l’ouvrage va présenter, côté Yopougon, une chaussée de 2×3 voies (séparée par un terre-plein central de 20 mètres réservé au passage de la ligne 2 du train urbain d’Abidjan devant relier Yopougon et Bingerville), trois échangeurs sur les voies principales de la commune franchies par le pont et une plateforme de péage donnant accès au pont proprement dit.
Au niveau de la section d’Attécoubé, le pont sera bâti sur la baie du Banco sur une longueur de 1,4 km et va toucher terre via deux bretelles au niveau du carrefour Sebroko. L’ouvrage s’étire ensuite vers Adjamé jusqu’au Boulevard Nangui Abrogoua qu’il traverse via une trémie (un tunnel) pour rejoindre le carrefour Indénié.
Selon les estimations de la BAD, ce sont 70 000 véhicules qui vont emprunter ce second pont à péage de la capitale d’un coût global de 142 milliards FCFA, soit 216,5 millions d’euros, financé par l’institution et l’Etat ivoirien.
Un « vent de modernisation »
L’ouvrage va donc apporter un bol d’air à la ville d’Abidjan, 6ème métropole africaine avec ses 5 millions d’habitants et qui concentre tout de même 60% du PIB ivoirien, a relevé Marie-Laure Akin- Olugbade.
Mais le gouvernement compte-t-il aller bien plus loin dans ce que le premier Ministre Gon Coulibaly a qualifié de « vent de la modernisation » qui soufflera sur la capitale économique. En effet, les travaux de 4 échangeurs, a-t-il annoncé, seront lancés dans le courant de l’année. Il s’agit de l’échangeur du carrefour Akwaba, un important croisement ouvrant la voie à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny, et de trois échangeurs à Cocody, sur le Boulevard Miterrand (au niveau des carrefours de l’école de police, de la Riviera 3 et de la Palmeraie). De même, le chantier d’« un pont à Hauban » devant relier les communes de Cocody et Plateau, vont démarrer cette année.
Ces infrastructures viennent donner un coup d’accélérateur au programme d’émergence du président ivoirien Alassane Ouattara dont Abidjan sera bien la vitrine.
Le contrat du 4ème pont, remporté par le géant chinois du BTP CSCEC, à la suite d’un appel d’appel d’offres, devrait être exécuté sur 30 mois en principe. Mais les autorités ont obtenu de la firme une réduction du délai à 26 mois, soit une livraison attendue à « fin août 2020 ». Une échéance qui tombera à pic, juste avant la très attendue présidentielle d’octobre 2020.
Un commentaire
il n’ya qu’en afrique au 21è siècles qu’on construit 1 pont à 142 milliards avec 5 ouvriers sur le chantier vous faite vraiment pitié