Le 29ème sommet de l’Union Africaine, tenu sous la présidence du guinéen Alpha Condé, a été riche en résolutions, clash et déclarations.
8- L’appel de Mahmoud Abbas.
« Laisser Israel participer aux travaux de l’Union Africaine c’est encourager la poursuite de l’occupation et de la répression », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne.
7-Le message du Roi Mohammed VI du Maroc: « Aujourd’hui près de 600 millions d’Africains et d’Africaines sont des jeunes. En 2050, 400 millions d’Africains auront entre 15 et 24 ans. Cette progression souligne l’urgence d’orienter le dividende démographique vers l’émergence du continent (…) Chaque année plus de 11 millions de jeunes Africains font leur entrée sur le marché du travail alors que seuls 3 millions d’emplois sont créés. Plus de 70 % des jeunes Africains vivent avec moins de 2 dollars par jour.
6- Mamadou Issoufou du Niger: « J’ai proposé en ce sens que la force du G5 Sahel devienne une brigade au sein de la Minusma, suivant l’exemple de la mission onusienne du Congo. Le Mali et le Congo se trouvent dans la même configuration. Dans les deux cas, il y a des mouvements qui veulent la paix et d’autres qui prônent la violence. L’intégration de la force d’intervention du Sahel dans la Minusma nous permettra à la fois d’appliquer les accords de paix d’Alger et, en même temps, de combattre le terrorisme ».
5- Ces 300 vaches pour financer l’Union Africaine
Le président zimbabwéen Robert Mugabe a fait un don d’un million de dollars (879 000 €) pour financer l’UA : une somme tirée de la vente aux enchères de 300 têtes de bétail. Très engagé dans la « libération financière du continent », Mugabé a appelé à ses pairs à passer au concret: « L’Afrique doit financer ses programmes. Une institution comme l’Union Africaine ne peut pas dépendre des donateurs ».
-4- Le président du Malawi économise un billet
Le président du Malawi, Peter Mutharika, ne n’est pas rendu au 29ème sommet de l’Union Africaine en application d’une décision prise par lui même de supprimer les voyages internationaux des ministres et des représentants de l’Etat.
3-Carlos Lopes, économiste et ancien secrétaire général de la Commission économique africaine (CEA), l’un des membres de la task force en charge de refléchir sur les réformes de l’Union Africaine.. » 0,2% des tarifs sur les importations du continent permettent d’avoir même plus que ce dont on a besoin actuellement dans l’Union africaine. Ceci dit, il y a un certain nombre de trépidations, des difficultés, qui sont liées au fait que techniquement, pour imposer n’importe quelle mesure tarifaire, il y a des éléments de négociation commerciale et il y a aussi des éléments de cadre juridique national. Il y a un certain nombre de pays qui invoquent que leur Constitution ne permet pas telle chose, d’autres qui disent que l’OMC pourrait être un obstacle… Nous avons passé en revue l’ensemble de ces difficultés et nous estimons qu’elles sont toutes gérables. Mais bien sûr, ça va prendre du temps jusqu’à ce que tout le monde soit confortable. Heureusement, il y a déjà un nombre significatif de pays qui ont avancé, dix sont déjà complètement prêts, une douzaine de pays additionnels sont sur la route. Donc je crois qu’on a mis la machine en marche. Si on arrive d’ici à la fin de l’année à avoir la majorité des pays africains qui sont déjà dans ce mouvement, je pense que le pari sera gagné »
2-Le terme « territoire occupé » utilisé par la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) pour désigner le Sahara marocain a été contesté par le Royaume chérifien et ses 16 alliés. Le rapport appelle en outre à l’envoi d’une mission d’observation dans ce vieux conflit sous mandat onusien depuis un cessez-le-feu de 1991. Au terme d’échanges vifs entre marocains d’une part, algériens et polisariens de l’autre, le texte a été renvoyé dans les vestiaires. Le Nigeria qui s’est engagé dans la négociation n’a pu que se rendre compte de la difficulté de la tâche. Quant à la sud-africaine Faith Pansy Tlakula, président de ladit commission, elle aurait fait amende honorable, acceptant de retirer une expression rejetée de facto par la majorité des délégations africaines.
1-Clash entre le président Alpha Condé de la Guinée et Mankeur Ndiaye
Clash entre le président Alpha Condé de la Guinée et Mankeur Ndiaye, ministre sénégalais des Affaires étrangères. Pour avoir critiqué les lenteurs de l’agence NEPAD, sous présidence sénégalaise et exécutif nigérien, le président guinéen a eu un retour de bâton aussi inattendu que violent. « le Président Macky SALL a été élu à la tête du Comité d’orientation du NEPAD, en 2013 et réélu pour un deuxième mandat, en 2015. Etant , par principe, contre un troisième mandat, le Président Macky SALL n’était pas candidat pour un autre mandat », lui a répliqué le ministre sénégalais. Et le Guinéen, décontenancé, de repartir en attaque prenant à témoin une assemblée hilare: « »Ce n’est pas à vous de nous dire cela. Ce n’est ni le moment , ni le thème du jour« . La délégation sénégalaise a été surpris de découvrir un projet de dissolution du Comité d’orientation du NEPAD dirigé par le Président Macky SALL. « Cette question n’a fait l’objet d’aucune délibération ni au Comité des représentants permanents (Corep), ni au Conseil exécutif (Conseil des ministres), encore moins durant les travaux du Sommet », précise-t-on du côté de la délégation sénégalaise. Plus tard dans la soirée du 4 juillet, le ministre sénégalais a fait publier un communiqué d’apaisement. Suffisant pour faire retomber la tension?