Adama Wade
Par son caractère sanglant, cette nouvelle expédition punitive de l’Etat d’Israël dans la bande de Gaza accélère la remise en cause de l’ordre mondial né au lendemain de la seconde guerre mondiale. Au septième jour des bombardements, le bilan de 186 morts et 1287 blessés est trop éloquent pour ne pas entamer le plan de communication de Tel Aviv arc-bouté sur la légitime défense. Ce drame qui a désormais fait couler plus de sang que lors de l’offensive de novembre 2012 ne fait l’objet d’aucune réaction majeure à l’ONU, prisonnière des triples vétos franco-américaine-britannique.
C’est pourquoi les pays émergents appellent à la refonte du conseil de sécurité dans une logique plus démocratique et plus équilibrée. Le nouvel ordre mondial qui devra remplacer l’ordre de Yalta prendra en compte la montée économique des périphéries et les revendications légitimes des anciens colonisés. Cette remise en cause de la vision unipolaire américaine est portée par la Chine, la Russie, le Brésil, la Turquie et entre autres l’Afrique du Sud.
Son objectif est d’éviter que le référentiel de la force brute ne l’emporte sur les principes du droit international. La tentation du règlement des différends économiques, pétroliers et gaziers par le contrôle militaire de la planète, d’actualité depuis la première guerre du Golfe, s’est doublée de la logique de la guerre totale contre le terrorisme. Il s’agit de ce fameux Bushisme né au lendemain du 11 septembre et qui préconise l’usage de tous les moyens, y compris de l’invasion des territoires et États ou la création de zones de non droit (Gantanamo) pour prévenir le mal.
En passant outre la décision du Conseil de Sécurité en 2003, l’Amérique, qui n’a essuyé aucune condamnation, y compris quand ses leaders ont reconnu que l’histoire des armes de destruction massives n’étaient que du bluff, illustre bien la faiblesse de l’ONU dans son fonctionnement actuel. La remise en cause diplomatique et financière ( banque des BRICS, substitution du renminbi au dollar) s »inscrit donc dans cette logique d’un monde multipolaire où la diplomatie reprendra son rôle. « Politiquement engagé, le FMI est en fait un instrument d’influence des États-Unis. C’est pour cette raison que la création de structures indépendantes de Washington et analogues au FMI et à Banque mondiale est logique et vient à point nommé », écrit la voix de la Russie. Dommage que dans cette refonte mondiale, l’Afrique, même représentée par l’Afrique du Sud au sein des BRICS, n’ait pas voix au chapitre.
Un commentaire
Fidèles lecteurs de FA,
Je partage totalement ce billet du Dirpub de FA. Le drame qui se joue dans la bande de Gaza est hors de tout endettement. La communauté internationale a fait sienne la posture de l’autruche: « je garde le silence pour qu’on ne puisse pas m’entendre ».
Vous pouvez lire mon article sur ce sujet, intitulé : « Conflit Israël-Palestine : voir le monde et mourir ! » sur plusieurs sites.
Cheickna Bounajim Cissé