La Chine est passée de la 32ème à la 3ème place au classement des pays qui investissent le plus à l’étranger
Les investissements chinois dans les pays développés sont au menu de la quatrième édition de la Rencontre Annuelle sur l’Investissement qui aura lieu à Dubaï du 8 au 10 avril 2014, sous le haut patronage de Son Altesse Sheick Mohammed bin Rashid Al Maktoum, vice président des Émirats Arabes Unis et Émir de Dubaï. Intitulé « Partenariats d’investissement pour une croissance durable et pour tous dans les marchés frontières et émergents« , l’événement accueilledes représentants de 165 pays et 10 000 visiteurs.
L’économie chinoise est de toute évidence l’une des plus dynamiques du monde. Une croissance considérable qui porte notre attention non plus vers ses IDE entrants, mais plutôt vers ses IDE sortants. Jusqu’à récemment, les investissements provenant de Chine étaient plutôt orientés vers les marchés en développement. Les pays développés peuvent tirer encore plus de bénéfices de cet arrivant relativement nouveau.
Depuis le lancement du plan « Go Global » en 2001, destiné à encourager les entreprises chinoises à investir à l’étranger, la Chine est passée de la 32ème à la 3ème place au classement des pays qui investissent le plus à l’étranger. En 2012, 84 milliards de dollars US ont ainsi été investis. Il semble que la Chine est l’un des rares pays a avoir tiré son épingle du jeu par rapport à ses concurrents, davantage touchés par la crise économique.
La Rencontre Annuelle sur l’Investissement (AIM) qui aura lieu du 8 au 10 avril à Dubaï aura pour thème les Investissements Directs Etrangers des pays émergents, et proposera une session spéciale sur les opportunités chinoises en termes d’IDE. Plus de 10 000 visiteurs de 165 pays sont attendus à cet évènement, une occasion pour favoriser les partenariats d’investissement.
Kai Hammerich, président de KA Foreign Investment Corporation et ancien Président de l’Agence Invest In Sweden en Chine, a accompagné des entreprises chinoises pendant leur processus d’expansion internationale. Il sait ce que les entreprises chinoises recherchent dans les marchés hôtes.
« La principale source de préoccupation pour les entreprises chinoises est l’accès à des technologies avancées et au savoir-faire dans les pays hôtes », estime M. Hammerich. « Ces entreprises sont attirées par des pays favorables aux investissements: peu de taxes, peu de paperasse et un accès aux pôles de compétitivité et à la technologie », ajoute-t-il.
Il met en garde les entreprises chinoises sur les difficultés à intégrer les marchés hôtes:
« Les entreprises chinoises tendent à s’isoler: leur manque d’expérience des opérations internationales les incitent à faire du business à la chinoise. Cela pose problème: cette façon de faire ne marche pas toujours dans des marchés européens et américains, d’où la vitale nécessité d’adapter leurs opérations au pays hôte. »
Le Docteur Karl Sauvant, chercheur résident au Centre Vale Columbia sur les Investissements Internationaux Durables sera également conférencier à cet évènement. Il estime que les pays développés ont des doutes quant à l’investissement chinois.
« Les entreprises chinoises sont principalement contrôlées par l’Etat, ce qui les rend enclines à poursuivre des objectifs stratégiques plutôt qu’économiques. Pour couronner le tout, la crise économique a entraîné une vague de protectionnisme contre les IDE, décourageant les investissements à l’étranger de marchés émergents comme la Chine« , explique M. Sauvant.
M. Hammerich estime que les pays ont besoin de coopérer pour attirer un maximum d’investissements de l’étranger.
« Le concept d’IDE est une route à deux voies. Si les pays développés veulent avoir accès au très lucratif marché chinois, il est nécessaire de faciliter l’accès de la Chine à leurs propres marchés, et vice-versa ».
La Rencontre Internationale sur l’Investissement à Dubai est l’occasion d’encourager les bonnes relations entre les investisseurs et les gouvernements, en proposant un espace de dialogue ouvert pour dissiper les doutes sur l’investissement