En marge de l’Africa CEO forum, tenu les 12 et 13 mai 2025 à Abidjan, nous avons rencontré Lamia Merzouki, Directrice générale adjointe de Casablanca Finance City. L’occasion de revenir sur le rôle de la place financière Casablancaise et sa vocation de plateforme panafricaine dédiée à la facilitation des investissements. Entretien.
Financial Afrik : Casablanca Finance City est souvent présentée comme un hub stratégique pour la finance africaine. Quel est son positionnement aujourd’hui ?
Lamia Merzouki : Casablanca Finance City (CFC) s’est imposée comme une plateforme incontournable pour connecter l’Afrique au reste du monde. Depuis sa création, notre vocation est claire : offrir un écosystème structuré et compétitif dédié aux entreprises ayant une ambition panafricaine. Aujourd’hui, plus de 200 sociétés internationales ont rejoint notre communauté, notamment des acteurs de la finance, du conseil et des services technologiques. Ce dynamisme reflète la confiance croissante envers le modèle marocain de hub régional.
Quels sont les projets structurants portés par CFC à l’échelle continentale ?
L’un des projets phares est sans doute le Marché Volontaire du Carbone africain, que nous co-portons avec la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG). Ce mécanisme vise à valoriser les projets à fort impact environnemental en Afrique, tout en générant de nouvelles opportunités d’investissement. Il permettra aussi aux entreprises africaines de monétiser leurs efforts en matière de réduction des émissions de CO₂, tout en attirant des financements verts.
Comment évolue l’attractivité de CFC auprès des investisseurs ?
Chaque année, nous accueillons de nouveaux membres. Le nombre d’entreprises certifiées CFC est en constante augmentation, preuve de l’attractivité de notre offre. Nos membres viennent principalement d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient. Fait marquant : la part des acteurs africains est en nette progression, ce qui témoigne de notre ambition partagée de faire de Casablanca une véritable capitale financière pour le continent.
Quels sont les principaux atouts du cadre juridique et fiscal offert par CFC ?
CFC offre un cadre clair, compétitif et conforme aux standards internationaux. Nous proposons des incitations fiscales attractives, notamment une exonération totale d’impôts sur les sociétés pendant cinq ans, suivie d’un taux réduit de 15 à 20 %. L’impôt sur le revenu est plafonné à 20 %, avec une liberté totale en matière d’emploi, de transfert de dividendes et de capitaux. À cela s’ajoute un environnement macroéconomique solide, marqué par une inflation maîtrisée autour de 2 %, bien en deçà de la moyenne africaine qui tourne autour de 17 %. Cela confère au Maroc une stabilité précieuse pour la planification stratégique à long terme.
Quel rôle CFC entend-elle jouer dans la dynamique de la ZLECAf ?
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente une avancée majeure pour l’intégration économique du continent. À notre niveau, nous souhaitons être un catalyseur de cette dynamique en structurant les flux d’investissement qui en découleront. Notre rôle sera d’offrir un cadre stable, transparent et incitatif aux entreprises qui souhaitent se développer en Afrique. CFC se positionne ainsi comme un véritable levier d’opérationnalisation de la ZLECAf pour les investisseurs.