Ce lundi 12 mai 2025, l’Africa CEO Forum s’est ouvert à Abidjan en présence de cinq chefs d’État africains, témoignant de l’importance stratégique de ce rendez-vous économique majeur pour le continent. Organisé par le Groupe Jeune Afrique, le forum réunit chaque année décideurs politiques, dirigeants d’entreprise et investisseurs autour des grandes priorités du développement africain.
Prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture, Makhtar Diop, président de la Société financière internationale (IFC), a souligné que l’Afrique ne peut plus se contenter d’exporter des matières premières. Il a plaidé en faveur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et mis en avant trois leviers essentiels : le capital humain, l’intégration des chaînes de valeur régionales et le rôle central du secteur privé. « Le monde aura besoin de 1,2 milliard d’emplois dans les dix prochaines années, mais seuls 400 millions sont en voie d’être créés », a-t-il averti.
Dans cette optique, l’IFC a lancé l’initiative SFI 2030, articulée autour de cinq priorités : le développement de véhicules d’investissement, la promotion des coentreprises, le financement des PME, l’expansion des prises de participation directe et la mobilisation de capitaux privés. L’IFC prévoit de mobiliser 60 milliards de dollars à l’échelle mondiale en 2025, dont 15 milliards dédiés à l’Afrique.
Hôte de cette édition, le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a ouvert la cérémonie en appelant à un renforcement du partenariat public-privé pour faire face aux défis économiques contemporains. Il a exhorté la jeunesse africaine à s’intéresser aux nouvelles technologies, à l’innovation et à l’intelligence artificielle. Évoquant la conjoncture mondiale, il a mis en avant la résilience de l’économie ivoirienne, avec une croissance attendue de 6,25 % en 2025, portée par la diversification économique et l’émergence de champions nationaux.
Le président Ouattara était entouré de ses homologues Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Paul Kagame (Rwanda) et Mohamed Cheikh El Ghazouani (Mauritanie).
Cette édition 2025, qui rassemble quelque 2 800 participants, s’annonce décisive pour redéfinir les priorités économiques de l’Afrique dans un contexte mondial en mutation. Comme l’a rappelé Amir Ben Yahmed, les niveaux d’endettement public ont doublé dans plusieurs pays, imposant la nécessité d’un nouveau pacte entre les États et le secteur privé, fondé sur une gouvernance renforcée, une administration plus efficace, et une mise en œuvre concrète de la ZLECAf.