Par Hélène PATY KOUNAKE, Avocate au Barreau du Bénin.
En Afrique de l’Ouest, le Bénin se distingue par sa stabilité politique et son dynamisme économique. Il s’est engagé dans un vaste programme de réformes pour améliorer le climat des affaires et attirer les investissements étrangers.
Dans ce contexte, la Zone Industrielle de Glo-Djigbé / Glo-Djigbé Industrial Zone (GDIZ) s’impose comme une plateforme d’investissement incontournable. La GDIZ est un projet ambitieux qui vise à faire du Bénin un pôle de développement industriel en Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’un partenariat public-privé entre la République du Bénin et Integrated Industrial Platforms (ARISE), qui consiste à concevoir, financer et exploiter une zone industrielle intégrée de 1 640 hectares, axée sur la création de chaînes de valeur florissantes allant de l’approvisionnement en matières premières, la transformation des ressources à l’exportation des produits finis. La GDIZ s’inscrit dans le cadre du Plan National de Développement 2018-2025 qui vise à renforcer la compétitivité de l’économie béninoise, à diversifier ses sources de croissance, à créer des emplois et à réduire la pauvreté. Pour atteindre ces objectifs, le Bénin a mis en place un cadre institutionnel, légal et réglementaire favorable à l’investissement, à l’innovation et à la bonne gouvernance.
La GDIZ compte 36 investisseurs agréés, avec 12 unités de production déjà en exploitation et 14 en construction ou installation. Elle a généré plus de 10 000 emplois directs en deux ans et prévoit d’en créer 300 000 d’ici à 2030, principalement dans les industries du textile, de la transformation de la noix de cajou et des produits agricoles.
Le Bénin compte sur la GDIZ pour accroître ses exportations, notamment celles de soja et de noix de cajou, qui devraient passer de 5 à 10 milliards de dollars d’ici à 10 ans. Cela contribuera à hauteur de 4 à 7 milliards de dollars à la croissance du PIB.
La GDIZ occupe un emplacement stratégique et possède le premier parc d’usines textiles intégrées ultramodernes du pays, et l’une des plus grandes chaînes de valeurs intégrées au monde en matière de textile.
La question ne devrait donc plus être posée mais nous la poserons tout de même :
POURQUOI INVESTIR DANS LA GDIZ?
L’objectif général de la présente étude est de montrer en quoi il s’agit d’un projet d’intérêt crucial.
Pour y parvenir, nous présentons le cadre institutionnel, légal et réglementaire de la Zone Economique Spéciale de Glo-Djigbé ; mettons en exergue le dynamisme des institutions de la GDIZ, présentons la GDIZ sur tous les plans et enfin les industries clés de la GDIZ qui offrent aux investisseurs d’énormes opportunités commerciales.
Cadre institutionnel, légal et réglementaire de la GDIZ-Bénin
Le cadre institutionnel et réglementaire de la GDIZ comprend notamment l’Agence de Promotion des Investissements et des Exportations (APIEx) qui veille à la facilitation des procédures administratives, fiscales et douanières. Le rôle de l’APIEx est d’accompagner les investisseurs, de leur faciliter l’installation des infrastructures sur le terrain et de les assister pour une mise en œuvre effective de leurs activités. L’APIEx collabore étroitement avec la Société d’Investissements et de Promotion de l’Industrie (SIPI) qui est en charge de la gestion et de l’aménagement de la zone.
La Zone est aussi placée sous la responsabilité de l’Autorité de Régulation de la Zone Economique Spéciale de Glo-Djigbé. Aux termes de l’alinéa 1 de l’article premier du décret qui la crée, cette autorité « est chargée de veiller au respect, par l’Autorité administrative, des droits et obligations des différents acteurs de ladite Zone et de donner des avis et recommandations en cas de conflits entre les acteurs de la Zone. Elle alerte le Gouvernement sur toute situation pouvant compromettre la réalisation des objectifs de développement de la Zone. ». L’Autorité de Régulation est composée de : un représentant de la Présidence de la République, un représentant du ministère en charge de l’Économie et des Finances, un représentant désigné conjointement par les Communes de Zê, Tori-Bossito et d’Abomey-Calavi, deux représentants de la Société d’aménagement et de gestion de la Zone, deux membres désignés par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCI Bénin) et des organisations patronales des entreprises.
Pour assurer la gouvernance de la GDIZ-Bénin, ses institutions s’appuient sur un cadre légal et réglementaire bien élaboré et très avantageux pour les investisseurs. Ce cadre définit les règles et procédures applicables aux activités dans la Zone. Au nombre des textes et lois applicables, nous pouvons citer :
– le Décret n°2020-062 du 5 février 2020, créant la Zone Économique Spéciale de Glo-Djigbé ;
– le cahier des charges de la GDIZ : il fixe le cadre de régulation, d’administration et de fonctionnement de et détermine les droits et obligations des Unités au sein de la GDIZ ;
– le Code des investissements du Bénin : ce code fixe le régime juridique applicable aux investissements au Bénin, y compris dans la GDIZ ;
– le Code général des impôts : ce code précise les impôts et taxes applicables aux entreprises installées au Bénin, y compris dans la GDIZ ;
– le Code du travail : ce code fixe les règles applicables aux relations de travail au Bénin, y compris dans la GDIZ ;
– la loi N° 2017-05 du 29 août 2017 qui fixant les conditions et la procédure d’embauche, de placement de la main-d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en République du Bénin
– la loi N° 2020-02 du 20 mars 2020 portant code des investissements en République du Bénin : cette loi accorde des avantages fiscaux, douaniers et administratifs aux investisseurs privés, nationaux et étrangers, qui s’implantent dans la GDIZ. Elle prévoit également la création d’un guichet unique pour faciliter les formalités d’installation et de fonctionnement des entreprises ;
– la loi n°2022 – 38 du 03 janvier 2023 fixant le régime des zones économiques spéciales en République du Bénin : cette loi remplace la précédente, la loi n° 2020-03 du 20 mars 2020 portant régime spécial des zones économiques spéciales en République du Bénin. cette loi définit le cadre juridique, institutionnel et opérationnel des zones économiques spéciales, dont la GDIZ fait partie. Elle établit les conditions d’octroi du statut de zone économique spéciale, les modalités de gestion et de contrôle, ainsi que les obligations et les droits des opérateurs économiques
– le décret N° 2023-120 du 29 mars 2023 portant dispositions spéciales de simplification des formalités et procédures administratives dans les zones économiques spéciales : ce décret traite des dispositions spéciales pour assurer une simplification des formalités et des procédures administratives dans le cadre des délivrances de visas et cartes de résident, d’importation de marchandises et de rapatriement de revenus dans les zones économiques spéciales du Bénin ;
– le décret N° 2023 – 118 du 29 mars 2023 portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Autorité administrative des zones économiques spéciales : définit les missions et attributions, les règles régissant l’organisation ainsi que le fonctionnement de l’Autorité administrative près les zones économiques spéciales ;
– le décret N° 2023 – 119 du 29 mars 2023 portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Comité d’agrément des zones économiques spéciales : ce décret permet d’installer un comité d’agrément, disposant d’une cellule technique et chargé essentiellement d’apprécier l’éligibilité des entreprises et des projets ayant fait l’objet de demande d’admission aux régimes des zones économiques spéciales et de définir les actions devant contribuer à l’attractivité desdites zones ;
– le décret N° 2023 – 117 du 29 mars 2023 fixant les conditions générales d’exercice des activités dans les zones économiques spéciales ;
– la loi N° 2020-04 du 20 mars 2020 portant régime spécial des zones franches industrielles en République du Bénin : cette loi régit les zones franches industrielles, qui sont des espaces délimités au sein des zones économiques spéciales, où les entreprises bénéficient d’un régime fiscal et douanier plus favorable. Elle fixe les critères d’éligibilité, les procédures d’agrément, les avantages et les obligations des entreprises installées dans les zones franches industrielles ;
– le décret N° 2020-417 du 20 juillet 2020 portant régime spécial d’évaluation environnementale et sociale des projets, programmes et plans de développement dans les zones économiques spéciales : les dispositions de ce décret permettent de simplifier et d’accélérer les procédures d’évaluation environnementale et sociale des projets, programmes et plans de développement dans la GDIZ, tout en respectant les normes nationales et internationales en matière de protection de l’environnement et des droits humains ;
– le décret N°2024-010 du 17 janvier 2024 portant approbation des Statuts de l’Agence pour la Gestion de la Logistique des Officiels. Ce décret crée l’Agence pour la Gestion de la Logistique des Officiels, un établissement public à caractère administratif, chargé d’assurer la gestion de la logistique des officiels, c’est-à-dire des personnalités politiques, administratives, diplomatiques, militaires, judiciaires, religieuses, coutumières, sportives, culturelles, etc., qui visitent la GDIZ ou y résident temporairement ou irrévocablement. L’Agence a pour objectif de faciliter l’accueil, le transport, l’hébergement, la restauration, la sécurité, la communication, le protocole et les loisirs des officiels, ainsi que de promouvoir l’image de la GDIZ auprès des visiteurs.
Ces lois et décrets visent à renforcer l’attractivité et la compétitivité de la GDIZ, en offrant un environnement propice au développement des activités industrielles et commerciales. Ils contribuent également à la diversification de l’économie béninoise, à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté. Aussi, ils témoignent de la volonté du gouvernement béninois de faire de la GDIZ un pôle de développement industriel, social et culturel, au service de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté.
Un Guichet unique pour faciliter les formalités administratives
Pour l’investisseur qui nourrirait un projet de mise en place d’une unité de production au sein de la Zone industrielle de Glo-Djigbé, il est créé un guichet administratif unique, installé au cœur de la zone industrielle et réunissant treize services administratifs, allant de l’Administration Fiscale à la Caisse Nationale de Sécurité sociale en passant par le bureau des inspecteurs du travail. Le Guichet unique a pour vocation d’accompagner l’investisseur, de lui alléger son parcours administratif et de lui permettre d’accélérer son installation. Construit sur les terres béninoises, tout investissement connaît un allègement des formalités et procédures administratives, avec un Code des investissements présentant de nombreux avantages.
Somme toute, le guichet unique est le point d’entrée unique pour les investisseurs qui souhaitent s’installer dans la GDIZ. Le Guichet Unique fournit aux investisseurs toutes les informations et les services nécessaires à l’implantation de leur projet.
Le cadre institutionnel de la GDIZ est complet et offre aux investisseurs un environnement juridique et fiscal stable et transparent pour l’implantation de leurs entreprises et le développement de leurs projets.
La GDIZ présentée aux investisseurs : ce qu’il faut savoir pour y investir
Qu’un pays ait besoin de lancer son industrialisation pour accroître son PIB et par ricochet son développement économique est une évidence qui n’appelle pas d’explication. Le Bénin, qui veut dynamiser son secteur de la transformation, a décidé de mettre en place des Zones économiques spéciales dont la mission est, selon les termes mêmes de la loi qui les crée, « de faire la promotion du développement d’un pôle économique donné, par la mise en place d’une politique d’incitation des investissements nationaux et étrangers sous forme notamment d’avantages fiscaux, douaniers, de facilités d’implantation et de procédures administratives simplifiées. »
La première zone économique spéciale est créée par le décret 2020 -062 du 05 février 2020. Il s’agit de la zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ). Pour qui voudrait investir dans cette zone, il s’avère nécessaire d’avoir une vue au moins panoramique sur des questions certes générales relatives à la géographie du lieu, son potentiel économique ainsi que les avantages qui peuvent ressortir de tout investissement sur cette partie du territoire béninois.
Glo-Djigbé : zone périurbaine de Cotonou et un environnement économique attractif
La GDIZ est située entre les parallèles 6°26’40’’ et 6°57’40’’ de latitude Nord et les méridiens 2°02’20’’ et 2°23′ de longitude Est. Elle se trouve à quarante-cinq (45) kilomètres de la ville de Cotonou, dans le département de l’Atlantique. Elle doit son nom à l’arrondissement éponyme, Glo-Djigbé , qui est administrativement rattaché à la commune d’Abomey-Calavi. Entouré d’un cordon littoral sableux et favorable aux cultures agricoles, Glo-Djigbé est marqué par un climat subéquatorial, caractérisé, à la fois, par deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses. Par ailleurs, il dispose d’une végétation rare et clairsemée, formée essentiellement d’halophytes sur le cordon sableux. D’un point de vue démographique, il compte une population composée de 12 827 habitants, dont 6093 hommes et 6734 femmes. Il est soumis à un climat tropical qui limite certaines intempéries et génère des températures aussi agréables que douces, propices à une vie sociale apaisée et une vie professionnelle émouvante et productive.
Géographiquement incluse dans un département à grande potentialité, la zone de Glo-Djigbé devient, pour le pays, un sol prometteur de richesses. En effet, eu égard aux statistiques, le Bénin connaîtra, grâce à l’essor des activités en cours d’installation dans cette zone, non seulement une augmentation de ses exportations, mais en tout bien fait, une augmentation de son PIB au terme d’une période de dix (10) ans.. D’ici à 10 ans, les exportations connaîtront une augmentation de 5 à 10 milliards de dollars US […]. Par ailleurs, c’est l’une des missions importantes de SIPI-Bénin S.A. Dans le cadre de la promotion et de la gestion de la GDIZ, il y a la mise en œuvre de processus et de systèmes appropriés pour promouvoir la production agricole, y compris le développement et la gestion des exploitations agricoles et l’intégration des systèmes de collecte et de transport dans la zone. Les preuves de l’atteinte de tels objectifs se remarquent de plus en plus grâce aux différentes unités industrielles qui ont déjà manifesté leur intérêt à s’installer dans cette zone et qui y sont attendues dans les prochaines années. A titre illustratif, il s’agirait de six (06) unités industrielles de transformation de fibres de coton d’une capacité de 100 000 tonnes, 29 unités industrielles de confection de vêtements, quatorze (14) unités industrielles de transformation de noix de cajou, etc. Il va donc sans dire que de telles attentes sont en voie de modifier le paradigme économique du Bénin, faisant ainsi de Glo-Djigbé le hub industriel du pays. Et, le vocable de « hub », qui en anglais signifie « Plateforme », convient bien à la GDIZ qui est une immense plateforme de 1 640 hectares, destinée à abriter un parc industriel ultramoderne, basé sur l’agro-industrie, dont la production de la noix de cajou, la transformation de coton et ouvrant également sur d’autres horizons industriels. La gestion de ce hub est assurée par une co-entreprise issue d’un partenariat public-privé, entre le gouvernement du Bénin et le développeur d’écosystèmes industriels (Arise Integrated Industrial Platforms) ; et la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI).
Des terrains dans un emplacement privilégié sont disponibles à des prix attractifs. Les services publics (électricité, eau, Internet, etc.) sont fournis directement depuis le sol. Il y a aussi l’accès à de larges voies de circulation ; aux matières premières et aux entrepôts dans la zone. Un complexe logistique est utilisé pour le stationnement des camions et le stockage des containers.
Telles sont les conditions favorables pour le développement, la transformation et la consommation des produits finis.
Par ailleurs, des opérations de chargement et de déchargement se font efficacement par des moyens mécaniques. Une plateforme en béton pour assurer une sécurité totale et éviter tout dommage aux containers stationnés dans le parc est disponible.
On relève un accès facile à la principale autoroute N1 reliant l’intérieur du Bénin aux pays enclavés de l’Afrique subsaharienne. Le projet de double voie en cours actuellement facilitera l’accès au port et évitera tout engorgement de la RNIE 1. Des opérations rapides et efficaces qui réduisent les temps d’arrêt et les retards. La zone est gardée 24h/24 par des experts en sécurité.
Une installation dédiée au complexe logistique qui stocke les matières premières, les produits finis, les matériaux de projet et les marchandises de transport existe également. La GDIZ loue à certaines personnes morales une variété d’entrepôts de construction et non résidentiels. la structuration et le déploiement de la zone économique sont fait de manière à offrir suffisamment d’espace pour que les camions et les marchandises puissent librement circuler. L’espace d’entrepôt spacieux permet aux clients d’adapter l’entrepôt à leurs besoins.
La GDIZ dispose aussi d’un parc à camions, accessible par une route intérieure de 30 m de large et une route extérieure de 60 m de large. Des camions jusqu’à 20 mètres de long et les gros camions jusqu’à 25 mètres de long peuvent y être garés. Des installations telles que des ateliers, un centre de pièces détachées, des dortoirs, des magasins, des stations-service et des blocs administratifs et de sécurité sont prévues.
Un autre atout du point de vue commercial est que la GDIZ est située à l’intersection des routes internes et externes, de sorte qu’elle offre des accès internes et externes.
La GDIZ répond aussi à la demande locale de logements, soutient l’approche de développement « travail-vie-études-loisirs ». Elle offre de nombreux espaces verts.
L’objectif principal du projet textile de la GDIZ est de construire un ensemble intégré d’usine pouvant assurer la transformation entière de la production locale de coton, de la matière première à des produits finis (filature, tissage, puis transformation et fabrication de tricot/bonnet, production de vêtements) qui répondent aux normes et standard internationaux sur les plans écologiques et sociaux.
Le projet cible principalement les zones productrices de coton du Bénin qui ont un fort potentiel de croissance et nécessitent une intervention stratégique sous la forme d’un soutien aux infrastructures de classe mondiale.
Glo-Djigbé, de la zone industrielle à la région stratégique
L’histoire l’enseigne, si Glo-Djigbé n’est aujourd’hui qu’une région périurbaine, tout indique que nous assistons aujourd’hui à la transformation de cet arrondissement en une (petite) ville industrielle. La zone économique spéciale en donne la fondation. Mais, Glo-Djigbé pourrait bien être mieux.
Il faut se rappeler qu’elle est intégrée à un projet de développement plus vaste, et qui comprend, toujours pour Glo-Djigbé, la construction d’un aéroport de rang international. Le projet de l’aéroport de Glo-Djigbé est d’une superficie totale de 3 028 ha 44 à 19 ca. « Il comprend une piste de 4 250 m de long et 60 m de large, un terminal voyageur d’une capacité de 1,6 million de passagers par an, une aérogare pouvant gérer 12 000 tonnes par an et des voies de sortie rapides, ainsi que des bretelles de raccordement. » Avec la politique de l’État en matière d’infrastructures, la possibilité est offerte aux industries intervenant dans les domaines du textile, de transformation de la noix de cajou, d’assemblage de motos ou de production de jus de fruits de portée locale de s’y implanter. Étant par ailleurs une région où, traditionnellement, les activités agricoles ont cours, elle présente l’avantage de disposer sur place des matières premières pour transformer certains produits alimentaires. D’ailleurs, et avant même l’installation de la GDIZ, plusieurs entreprises se sont déjà installées dans les régions périphériques pour transformer la production agricole locale.
Destinée à devenir une plaque tournante des échanges industriels de l’Afrique de l’Ouest, à cause de sa zone économique spéciale, cette région n’a pas pour autant renoncé à sa promesse naturelle de bassin agricole. Sa terre arable bénéficie d’une pluviométrie atteignant en juin de 1 100 à 1 400 mm de hauteur d’eau. Par ailleurs, son positionnement en périphérie de Cotonou lui assure une périurbanisation avec ses avantages que sont la disponibilité des services publics, l’eau et l’électricité. Sa population déjà densifiée par le débordement de Cotonou et d’Abomey-Calavi anime un commerce local qui intensifie le développement de la zone industrielle. En effet, cette dernière appelle autant des services immobiliers, logistiques que de restauration pour le nombre toujours croissant de personnes qui viennent travailler au sein de la zone industrielle.
À mesure que les industries s’installeront dans la zone économique spéciale, lorsque l’aéroport deviendra fonctionnel et que les infrastructures routières nécessaires pour raccorder mieux Cotonou seront mises en place, il va de soi que Glo-Djigbé deviendra une place stratégique, un pôle sous régional de production dont le développement appellera localement une économie de services axée sur l’hôtellerie, la restauration, l’immobilier, l’éducation….
Mieux, au-delà de son rayonnement industriel, elle pourrait abriter des effigies historiques du pays, des monuments, qui plus est, connaître l’installation d’un parc attractif, d’aires de jeux, occasionnant, de fait, d’importants flux humains. D’ailleurs, il est prévu la construction de complexes hôteliers cinq (05) étoiles et les Centres de formation aux métiers du textile, dont deux unités sont déjà installées au sein de la Zone, sont appelés à se multiplier…
L’ambition ayant porté à la création de la Zone économique va donc au-delà d’un simple projet industriel. Et, c’est une chose dont on se convainc mieux en scrutant les mesures d’incitation fiscale.
Mesures d’incitation fiscale et autres avantages attractifs
L’investissement dans la GDIZ permet de bénéficier des avantages aussi bien commerciaux, fiscaux que sociaux. Citons ici, sans ambition d’exhaustivité : l’exonération d’une multitude d’impôts et de taxes dont l’Impôt sur les Sociétés (IS), la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sur les matières premières introduites dans la zone, l’exonération du Versement Patronal de Salaire (VPS) au profit des investisseurs. Sur le plan commercial, la Zone Industrielle de Glo-Djigbé installée au Bénin en Afrique, offre aux investisseurs des avantages en matières douanière, la liberté de transférer des fonds par l’intermédiaire d’institutions financières agréées. Il faut relever à la suite que les investisseurs peuvent jouir en même temps d’une autonomie encadrant la gestion de leur dividende.
Les entreprises qui s’installent devront cependant intégrer dans leurs pratiques les normes de transparence et veiller à une compliance intégrale avec les règles nationales relatives notamment à la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.
Étapes d’installation d’une unité de production à la GDIZ
Les étapes à suivre pour installer une unité de production au sein de la GDIZ sont résumées comme suit :
ÉTAPE 1 : mise à disposition d’une parcelle | Remplir le formulaire (à retirer auprès de SIPI-Bénin S.A.)Faire un résumé du projet.Puis soumettre tous ces documents à SIPI-BENIN S.A. pour l’étude de dossier. |
ÉTAPE 2 : signature d’un accord de réservation | Une offre est envoyée au promoteur après une étude de dossier, incluant les charges à supporter par le client dans la Zone :Coûts de développement : à définir après une étude de dossierFrais de maintenance : à définir après une étude de dossierContrat de réservation : ce contrat précède le contrat de location.Il permet au promoteur d’entamer le processus d’obtention de l’agrément pour bénéficier des exonérations prévues par la zone conformément au chapitre III de la loi portant création des zones économiques spéciales.Un dépôt de réservation sera versé après la signature du contrat (le montant sera précisé dans l’offre et le contrat de réservation). |
ÉTAPE 3 : demande d’agrément | Les documents à fournir sont communiqués après signature du contrat de réservation. |
ÉTAPE 4 : signature du contrat de location | Le promoteur doit fournir tous les documents mentionnés à l’étape 3, avant de signer le contrat de location. Le promoteur devra ensuite payer :- le montant de trois (03) mois de loyer,- le montant de la caution de trois (03) mois. |
Les différentes matières cultivées au Bénin et qui peuvent offrir aux investisseurs de la GDIZ d’énormes opportunités commerciales
De nombreuses matières premières sont cultivées au Bénin, dont :
Coton
Le Bénin prévoit d’accroitre sensiblement sa production en 2024, ce qui constitue une opportunité exceptionnelle pour les produits finis fabriqués à base du coton « MADE IN BENIN ». En témoigne le Parc Textile du Bénin, spécialisé dans la production de textiles et de vêtements à base de coton.
Noix de Cajou (anacarde)
Au Bénin, l’anacarde est la deuxième culture d’exportation après le coton, avec une qualité très appréciée sur les marchés régionaux et internationaux. La dynamique observée dans le secteur de la noix de cajou a permis à l’économie locale, régionale et nationale de générer des revenus substantiels qui équilibrent la balance commerciale. Dans la sous-région ouest-africaine, le Bénin figure parmi les pays producteurs de noix de cajou de meilleure qualité.
Ananas
L’ananas est l’un des principaux produits d’exportation du Bénin, avec une qualité très appréciée sur les marchés régionaux et internationaux. Actuellement, la production d’ananas la plus prisée pour l’exportation se trouve principalement dans 6 communes du Bénin, la plus grande quantité de production se situant dans la commune d’Allada.
Les deux variétés les plus cultivées sont : le « pain de sucre » (environ 90%) et le « Cayenne lisse » (environ 10%).
Dans son élan de valorisation du fruit et de l’agriculture du pays, le Bénin a obtenu son label d’excellence : sa première Indication Géographique Protégée (IGP) délivrée par l’Organisation Africaine de la propriété Intellectuelle (OAPI) le 28 octobre 2020 pour « l’Ananas pain de sucre du plateau d’Allada-Bénin »
Noix de karité
Le beurre de karité, généralement utilisé comme huile de cuisson ou savon, est largement exporté vers l’Europe, où il est utilisé en chocolaterie, cosmétologie/ pharmacologie. Le Bénin possède un parc à karité qui s’étend d’Atchérigbé à Malanville. Les chiffres disponibles au niveau national montrent une production relativement importante (environ 6.550.000 de pieds de karité dans les départements de l’Atacora et de la Donga). Le karité béninois présente plusieurs avantages comparatifs en termes de qualité, de goût, de prix, de vertu, d’utilisation diversifiée ainsi que plusieurs dérivés.
Soja
Les graines de soja sont transformées pour leur huile et leur fourrage (pour l’industrie de l’alimentation animale). Pour la consommation humaine, les graines sont transformées en produits tels que le lait de soja, la farine de soja, les protéines de soja, le tofu et d’autres produits alimentaires vendus en détail. Le soja est également utilisé dans de nombreux produits non alimentaires (industriels).
La GDIZ BENIN détient trois Certifications ISO qui portent respectivement sur le management de la qualité, le management environnemental et le management de la santé et de la sécurité au travail.
GDIZ, à l’avant-garde de l’industrie minière au Bénin
Outre les produits de l’agro-industrie déjà présentée plus haut, la zone économique entend également produire des carreaux de haute qualité à travers la société Afrikan Ceramics Solutions qui compte un département de mines chargé d’extraire localement les matières premières dont elle aura besoin pour sa production : le kaolin et le calcaire. Il va de soi que l’installation de ses mines déjà en cours appellera d’autres explorations minières dans le pays, pour un véritable développement de ce secteur.
Conclusion
Des lois et règlements mis en place pour encadrer le fonctionnement de la GDIZ-BÉNIN visent à renforcer son attractivité et sa compétitivité. D’un point de vue économique, la situation géographique de Glo-Djigbé fait de la structure une zone périurbaine et un environnement attractif pour les affaires. D’autres facteurs concernant les sols variés et très fertiles, les conditions favorables à l’obtention des matières premières nécessaires à la production de certains produits finis en sont d’énormes atouts. L’investissement dans la GDIZ-BENIN permet de bénéficier de plusieurs avantages commerciaux, fiscaux et sociaux. Tous ces facteurs achèvent de convaincre qu’investir dans la GDIZ-BENIN est prometteur.