Comme annoncé, le Colonel Mamadi Doumbouya a effectivement procédé, samedi 18 mars 2023 au nord-ouest du pays, à la relance des travaux de construction ferroviaire et portuaire de ce qui est considéré à date comme le plus important gisement de fer à haute teneur inexploité au monde (100 millions de tonnes en phase optimal). Winning Consortium Simandou (WCS), Rio Tinto Simfer et China Baowu Steel Group (Baowu), le leader Mondial de l’acier, ont conclu le 8 mars dernier, le pacte d’actionnaires de la joint-venture, compagnie du Transguinéen (CTG).
Devant les partenaires, le président de la transition guinéenne a, en substance, laissé entendre que l’enthousiasme devrait rapidement céder la place au pragmatisme avec le bouclage très rapidement du financement évalué entre 15 et 20 milliards de dollars. L’arrivée du géant Chinois Baowu ressources, signataire d’un accord « non contraignant » de construction du chemin de fer et du port pour l’évacuation du minerai, a redonné un second souffle au projet. Le géant chinois, l’un des premiers importateurs de fer au monde, est doté d’une forte capacité financière et considère Simandou comme stratégique.
Le Colonel qui a prévenu que “Simandou n’est la chasse gardée de personne” promet de retirer les droits à tout partenaire qui ne respecterait pas ses engagements. Il faut dire que sur le papier, la Guinée obtient dans le Simandou à travers la compagnie du Transguinéen un avantage inédit. Une participation non contributive et non dilutive de 15% dans les infrastructures de Simandou (ports et rails) ainsi que 15% de parts dans les mines.
Conscientes du contexte international favorable et de l’appétit de la Chine et de sa volonté à maintenir sa position dans le domaine de la sidérurgie, les autorités guinéennes entendent, comme l’a souligné le Colonel Doumbouya, faire du projet Simandou, le catalyseur de son développement et dans un futur proche, faire de la Guinée un leader du marché mondial du fer et de l’acier, en contribuant à son industrialisation durable.
Outre le montage du financement, l’un des points clés de ce dossier reste le pacte d’actionnaires. Conseillée par Barry « Briegel » Alhassane de la firme Watson Farley & Williams, Conakry s’est-elle enfin donnée les moyens d’éviter une nouvelle désillusion ?