Présidée depuis mars 2021 par le sénégalais Abdoulaye Diop, ancien ministre du Budget, la Commission de l’Union économique et monétaire ouest/africaine (UEMOA) intervient sur trois axes clés à l’horizon 2025 portant sur la convergence des politiques économiques, la gouvernance et l’intégration.
Le cadre d’actions prioritaires, le CAP 2025, mis en place en mai 2021 au lendemain de la constitution du collège présidé par M.Diop, travaille sur 23 actions phares couvrant la période 2021-2025. “En tout ce sont 128 activités pour un financement de 112 milliards de FCFA provenant de la Commission”, précise Souleymane Diarra, Directeur de la Stratégie et de l’évaluation.
Sur le premier des 3 axes, la convergence, il y a 7 actions phares.
Il s’agit de la mise en place du régime de la Libre Pratique au sein de l’UEMOA ; du renforcement des capacités opérationnelles des structures de mise en œuvre des règles de la concurrence ; de la mise en en place d’un fonds de stabilisation au sein de l’Union ; de la production et valorisation des statistiques régionales (rénovation IHPC, MCS et MEGC, BDSM) ; du Développement
des infrastructures performantes de transport et de transit ; de la promotion
du transport multimodal ; et de l’appui
à la gestion sécurisée des frontières dans l’espace UEMOA.
Sur le deuxième axe, l’intégration, il y a 10 actions phares ayant trait à la consolidation des actions sectorielles structurantes. Il s’agit entre autres de la mise en place des pôles de compétitivité industrielle ; du développement des pôles énergétiques ; du développement de l’offre des services numériques ; du développement de pôles régionaux de la formation et de la recherche ; de la mise en place d’un mécanisme d’intervention en matière de prévention et de gestion des épidémies ; de l’opérationnalisation du mécanisme de promotion des entreprises et industries culturelles et créatives ; de la promotion de l’agriculture durable ; du renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; du renforcement de la résilience des populations face aux aléas et au changement climatique ; et de la Promotion de la coopération transfrontalière.
C’est au niveau de ce deuxième axe qu’est traité la politique énergétique de l’UEMOA. A ce propos, le conseil des ministres de l’organisation a adopté le 30 septembre dernier la stratégie de développement de pôles énergétiques dans la zone. “Un fonds de développement de l’Energie de 250 milliards de FCFA a été mis en place”, précise Lassané Ouedraogo, Directeur de l’Energie et des Mines. Cette structure permettra à l’offre énergétique, en croissance actuelle de 8% , de rattraper une demande en énergie en augmentation de 14% par an, de moderniser un réseau vétuste à dominance thermique et de relever le taux d’accès à l’électricité estimé à 48,7% en moyenne et 14% en milieu rural.
Rappelons que l’UEMOA a également adopté un nouveau cadre règlementaire sur les partenariats public privé (PPP). “Désormais tout partenariat de ce type doit comporter une part réservée aux entreprises communautaires”, rappelle Khady Evelyne Denise Ndiaye, Directrice du secteur privé à la Commission de l’UEMOA.
Quant au troisième axe du CAP 2025, il concerne le renforcement de la gouvernance et de la performance organisationnelle. Ainsi, 6 actions phares sont retenues à ce niveau. Il s’agit de la mise en place des outils de pilotage stratégique ; de ls poursuite de la mise en œuvre du budget programme ; de la valorisation et du renforcement des compétences internes ; du renforcement des mécanismes de mobilisation et de gouvernance des ressources financières ; du renforcement
des capacités de mobilisation des partenariats et d’absorption des ressources extérieures ; et de la mise en place de dispositifs de pilotage et de suivi des politiques, programmes et réformes.
La mise en œuvre du Cap 2025 est assurée à travers un dispositif de suivi et d’évaluation, coordonné par le Collège des Commissaires. Ce dispositif permet de procéder aux ajustements nécessaires notamment en termes d’intensification des efforts humains, financiers et politiques au regard des difficultés rencontrées afin que les résultats prévus en 2025 soient à la hauteur des ambitions.