Moment solennel le 12 novembre à Dakhla (Maroc) avec le lancement de la Chambre Africaine de Commerce et des Services (CACS) en marge de la première édition des Africa Business Days, un forum international en partenariat avec la région de Dakhla et le Centre régional d’investissements (CRI) et à lequel ont pris part des hommes d’affaires venus de 15 pays d’Afrique et d’Europe. D’autres structures comme l’Association des lauréats étrangers des universités marocaines (ASLEM) et l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), structure qui a octroyé 30 000 bourses aux étudiants africains depuis sa création dans les années 70, ont fait le déplacement de Dakhla.
Pour sa première édition, les Africa Business Days avaient comme pays d’honneur la Gambie. Première nation à inaugurer un consulat général à Dakhla, la Gambie a présenté via son ambassadrice, Saffie Lowe Ceesay et Modou Lamin Sowe, Directeur de la Gambie Investment and Export Promotion Agency (GIEPA), ses opportunités et son nouveau code d’investissements.
Des conventions
En marge de la conférence, la Chambre africaine de commerce et des services (CACS) a scellé une convention avec la Chambre française du Commerce et d’Industrie du Maroc présente avec une forte délégation lors de cette première édition des Africa Business Days et partie prenante dans la zone logistique de Guerguerate. De même, une convention a été entérinée entre la Chambre Africaine de commerce et de services et l’Association des lauréats étrangers du Maroc (ASLEM). Et également, le conseil régional a scellé une entente avec la CACS pour soutenir l’effort du marketing territorial et l’accompagnement des entrepreneurs.
Favoriser les échanges et le co-investissement
La CACS fédère des hommes d’affaires établis dans la région de Dakhla Oued Eddahab et leurs partenaires d’autres régions et pays d’Afrique et d’ailleurs avec pour objectif de favoriser les échanges, le co-investissement et le co-développement. «La CACS est une plateforme de création de valeur à l’écoute et au service des communautés d’affaires d’Afrique et d’ailleurs», explique Abdelmounaim Faouzi, président de l’organisation. Dans les 24 prochains mois, des roads show de la CACS rallieront les différentes villes de la région, à savoir Nouakchott, Nouadhibou, Dakar et Bamako.
L’un des objectifs de la CACS est d’œuvrer à accompagner les entreprises de l’Afrique subsaharienne à s’installer dans la région, notamment sur la West Africa Free Zone destinée à être un centre d’exportation à l’instar de Jebel Ali Free Zone à Dubaï.
Cette initiative vient à point nommé, s’inscrivant dans le plan de développement des provinces du Sud, Dakhla-Oued Eddahab et Laâyoune-Sakia El Hamra, lancé en 2015 par le Roi Mohammed VI et qui se traduit sur le terrain par un programme d’investissements de 22 milliards de dollars dans 129 projets structurants.
Entre autres investissements structurants en cours, la West Africa Free Zone prévue sur 1 600 hectares et faisant partie de l’écosystème du futur Port Atlantique de Dakhla, situé en eaux profondes avec un tirant d’eau de 16 à 18 mètres.
La ville de Dakhla construite sur une baie cernée par l’Atlantique et le lagon s’est dotée d’une vision 2030 ambitieuse et orientée vers l’écotourisme, le secteur halieutique (700 km de littoral et 80 000 tonnes de pélagique par an) et l’Agriculture.
De l’Agriculture en plein désert
En plein désert, la région ambitionne de porter ses surfaces agricoles aménagées de 1000 hectares actuellement à 5000 hectares à moyen terme. Déjà, les tomates cerises de Dakhla et d’autres produits agricoles produits localement sont exportées vers l’Europe du Nord. Une usine de dessalement de l’eau de mer est également prévue dans la panoplie des investissements attendus.
Pour sûr, la ville de Dakhla et ses 200 000 habitants, sa corniche qui s’étend à perte de vue, ses infrastructures routières et ses paradis inexplorés connus seulement des amateurs de sport nautique venant de tous les continents, est appelée à terme à être un bassin d’emploi ouvert à l’Afrique subsaharienne de par sa proximité géographique.
Quant au futur aéroport de classe mondiale qui sera érigé dans une Aérocity prévue sur la partie continentale de la ville, il mettra la perle de l’Atlantique à 1h30 de Dakar, comme le précise El Khattat Yanja, président du Conseil régional, dans un entretien avec Financial Afrik a lire prochainement. «Le le processus de développement dans les provinces du Sud est marqué par la réalisation d’importantes infrastructures et de grands projets d’envergure, en vue d’asseoir une économie régionale forte et créatrice d’emplois», poursuit le président du conseil régional.
Face à ces nouvelles opportunités, la CACS veut, au delà de la création du réseau des hommes d’affaires, offrir des solutions concrètes sous forme de conseil juridique, d’intelligence économique, d’études sectorielles et de formation. Une structure d’arbitrage est à l’étude.
Une nouvelle Dubaï au service de l’intégration
Avec 22 représentations diplomatiques dirigées par des consuls généraux, sa zone logistique de Bir Guendouz et Guerguerate ouverte à l’international, Dakhla et ses 7 milliards de dollars d’investissements massifs réalisés sur ces cinq dernières années, aspire plus que jamais à être une nouvelle Dubaï africaine et Atlantique, au service de la ZLECA et de l’intégration du continent. Aux hommes d’affaires établis à Dakhla et à leurs homologues d’Afrique de mettre en place comme l’a déclaré Mohamed Methqal, directeur de l’ AMCI, des modèles de croissance inclusifs et durables en faveur du continent africain, dans une logique de cohérence, de complémentarité, de responsabilité et de solidarité.
La rencontre de Dakhla a vu la présence du wali de la région de Dakhla-Oued Eddahab, gouverneur de la province d’Oued Eddahab, Lamine Benomar, du président de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), Jean-Pascal Darriet, du Ministre Conseiller, Chargé d’Affaires à l’Ambassade de l’Union des Comores à Rabat, Housni Mohamed Abdou, du président de l’ASLEM, Makan Doucoure, des consuls installés à Dakhla, des élus et des acteurs économiques marocains, africains et étrangers.