Le déficit budgétaire et la dette publique de la Tunisie ont augmenté « nettement » en 2020 selon le Fonds monétaire international (FMI). L’institution estime que la dette de l’administration centrale a augmenté à près de 87 % du PIB au cours de l‘année sous l’effet de l’augmentation du déficit et de la contraction du PIB.
Dans une déclaration publiée le 26 février 2021, le Fonds indique que le déficit budgétaire (hors dons) est estimé avoir atteint 11,5 % du PIB. « Les recettes ont diminué, en raison d’une baisse des recettes fiscales. Des embauches supplémentaires (dont environ 40 % dans le secteur de la santé, notamment pour combattre la pandémie de Covid-19) ont fait s’accroître la masse salariale de la fonction publique à 17,6 % du PIB, soit l’une des plus élevées du monde. La hausse des dépenses a été compensée par une baisse des investissements et des subventions énergétiques », souligne le FMI.
Pour améliorer ses indicateurs, l’institution recommande aux autorités « de faire en sorte que la politique et les réformes budgétaires visent à réduire le déficit ». Dans ce contexte, souligne-t-elle, « il est nécessaire de réduire la masse salariale et de limiter les subventions énergétiques, tout en accordant la priorité aux dépenses de santé et à l’investissement, ainsi qu’en protégeant les dépenses sociales ciblées ». Aussi prévient-elle que la dette publique de la Tunisie deviendrait insoutenable à moins que ne soit adopté un programme de réforme solide, crédible et bénéficiant d’un soutien étendu.
Selon une étude de l’Institut tunisien des études stratégiques, l’encours de la dette publique a été multiplié par 3 entre 2010 et 2018, et sa part dans le PIB a progressé de 40,7 % à 71,7 % sur la même période.