La Birmanie (appelée officiellement Mynamar) est depuis le 1er février 2021 sous un régime d’exception. Le Général Ming Aung Hlaing, 64 ans, a pris le pouvoir, coupé internet et mis une partie du gouvernement en pension complète dans les prisons du pays et décrété un état d’urgence d’un an. Dans la capitale, Rangoom, le camp des démocrates continuent de manifester. Ce vaste pays d’Asie du Sud-Est de 56 millions d’habitants, situé un pays d’Asie du Sud-Est bordé par la Chine au nord-nord-est, le Laos à l’est, la Thaïlande au sud-sud-est, le Bangladesh à l’ouest et l’Inde au nord-nord-ouest, fait l’objet d’intenses tractations au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU. La Chine et la Russie se sont opposés à une condamnation formelle de la junte, demandant plus de temps alors que les Etats-Unis ont condamné le coup d’Etat et suspendu leur aide, en réalité modeste comparé au soutien multiforme de Pékin. Impassible aux réactions de la communauté internationale, le nouvel homme fort du pays s’est justifié : «cette issue était inévitable pour le pays et c’est pourquoi nous avons dû la choisir ». Commandant en chef de l’armée depuis dix ans, le général Min Aung Hlaing exerçait une influence politique importante avant le coup d’Etat.
Ce coup d’Etat intervient après la victoire en novembre 2020 aux législatives du NDL, du parti d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, arrêtée. Le pays est secoué depuis 2017 par la crise de la minorité musulmane, les Rohingyas, victime d’un génocide selon plusieurs organisations intenationales. En août 2018, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a déclaré : « les principaux généraux militaires de Birmanie, dont le commandant en chef, le général supérieur Min Aung Hlaing, doivent faire l’objet d’une enquête et de poursuites pour génocide dans le nord de l’État de Rakhine, ainsi que pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans les États de Rakhine, Kachin et Shan ».
Les États-Unis int sanctionné le général à deux reprises, en 2019 pour son rôle présumé dans le « nettoyage ethnique » et les violations des droits de l’homme, et en juillet 2020, le Royaume-Uni l’a également sanctionné