Réuni le mardi 22 septembre 2020, en marge de sa troisième réunion trimestrielle 2020, le comité de politique monétaire de Bank Al-Maghrib, s’est montré pessimiste sur l’économie marocaine pour le reste de l’année. Ainsi, l’institut d’émission a prédit que l’économie marocaine devrait se contracter de 6,3% avec des reculs de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,3% de celle des secteurs non agricoles.
Ces mauvaises prévisions sont essentiellement dues à l’évolution inquiétante de la maladie du COVID-19 dans le pays où tous les secteurs notamment le tourisme sont affectés. Toutefois, le PIB rebondirait de 4,7% en 2021, porté par une hausse de 12,6% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 75 millions de quintaux, et par une amélioration de 3,7% de celle non agricole. Ces perspectives, souligne le comité de politique monétaire, restent entourées d’un niveau exceptionnellement élevé d’incertitudes liées notamment à l’évolution de la pandémie, à l’ampleur de ses retombées ainsi qu’au rythme de la reprise, vont devoir être régulièrement actualisées.
Par ailleurs, Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 1,5%, tout en continuant de suivre de très près l’ensemble de ces évolutions. Ce maintien du principal taux directeur résulte de l’analyse de la transmission des décisions de politique monétaire prises depuis le début de la pandémie pour soutenir le financement de l’économie. Ces mesures ont permis d’atténuer l’impact de la crise et favoriser la relance, ainsi que du bilan des différentes mesures adoptées par le Comité de Veille Economique. Au titre des finances publiques, le comité a relevé que le déficit budgétaire, hors privatisation, devrait s’aggraver de 4,1% du PIB en 2019 à 7,9% cette année, avant de s’atténuer à 5,1% en 2021. Ceci en tenant compte des données de la loi de finances rectificative 2020 et de la poursuite de la mobilisation des financements spécifiques en 2021. Concernant les conditions monétaires, le crédit bancaire devrait enregistrer une progression autour de 4% en 2020 et en 2021. —