La décision de ministre tutélaire de la Direction des Assurances était attendue depuis l’étrange arrêt de la Cour Suprême qui a en quelque sorte remis les compteurs à zéro dans la longue bataille judiciaire opposant Chanat Privat et Chanas Assurances SA.
Dans un communiqué signé du 5 décembre 2019, le ministre camerounais des Finances, Louis-Paul Motaze, constate le statu quo. « Le ministre des Finances a l’honneur d’informer l’opinion publique que les graves événements qui se déroulent au sein de la société Chanas Assurances SA à Douala depuis quelques jours et qui ont abouti, le lundi 25 novembre 2019, à la fermeture du siège de la société, son consécutifs à un contentieux entre les actionnaires de Chanas et Privat Sarl et Chanas Assurances SA, contentieux traité par voie judiciaire ».
« Ce conflit, poursuit le communiqué du ministère des Finances, est de nature à mettre en péril les intérêts des assurés, sinistrés et bénéficiaires des contrats d’assurance. Il pourrait entrainer des conséquences systémiques fortement préjudiciables au fonctionnement du système national d’assurance tout entier. En attendant l’issue des procédures judiciaires et de la concertation en cours, le statu quo demeure » .
Beaucoup de professionnels estiment que « le statu quo » constaté par le ministre n’arrange pas les affaires de Chanas et son de nature à perturber son portefeuille et son image. Au delà de Chanas, c’est la justice camerounaise qui joue aussi sa réputation. Suite à l’arrêt de la Cour Suprême, la justice camerounaise semble être allée à l’encontre de cette décision en ordonnant la levée des scellés apposés à travers le Procureur de la République.
La réouverture est faite désormais au profit de l’ancienne équipe et des actionnaires tendance historique (de feu Jacqueline Casalegno), à la grande satisfaction de Maurice Matanga, président du Conseil d’administration de Chanas. Ce dernier, proche de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), n’a pas été tendre à l’encontre de Solange Ntometane, investie par le conseil d’administration de l’équipe rivale. En tout cas, ces avis et contre avis de la justice camerounaise gagneraient à être définitivement réglés pour le bien du Cameroun et de la zone de la Conférence interafricaine des marchés de l’assurance (CIMA) dans son ensemble.