Le gouvernement ivoirien veut éviter la cessation d’activité de SAF Cacao et entend « tout faire pour que le liquidateur trouve un repreneur qui permettent une continuité d’activité », a indiqué ce 17 septembre le premier ministre ivoirien Gon Coulibaly au cours d’une conférence de presse. Une option qui devrait permettre de « désintéresser tous les créanciers y compris les banques », a-t-il expliqué.
Fleuron local du cacao face aux multinationales, le groupe SAF Cacao (exportation et transformation) fait face à un endettement abyssal qui a fini par compromettre sa belle trajectoire de success story. L’entreprise doit en effet environ 160 milliards FCFA à une douzaine de banques, 80 milliards FCFA au Conseil Café Cacao et 25 milliards FCFA de taxes divers à l’Etat ivoirien selon Gon Coulibaly. Un lourd passif qui a conduit à une procédure de liquidation judiciaire, après l’échec des premières tractations pour tenter de relever le groupe qui achète chaque année entre 150 000 et 200 000 tonnes de fèves, soit environ 10% de la production ivoirienne de cacao, pour un chiffre d’affaires avoisinant les 400 milliards FCFA.
L’intervention du chef du gouvernement semble donc annoncer le sort de la firme alors que dans sa publication de début septembre, Jeune Afrique informait qu’un tribunal ivoirien doit se prononcer en octobre sur un recours visant à casser la décision de liquidation en cours.
Par ailleurs, l’autre enjeu, d’après Gon Coulibaly, est de préserver les emplois. L’on estime à 3 000 les emplois directs et à 10 000 les emplois indirects dépendant du groupe SAF Cacao dont la disparition risque de peser lourdement sur l’économie de la ville portuaire de San Pedro, l’un des principaux pôles économiques du pays où il est basé.