L’opérateur Safaricom serait en pourparlers avancés avec le gouvernement éthiopien pour introduire dans le pays son populaire service d’argent mobile, M-Pesa, a-t-on appris ce mardi.
L’information, non confirmée pour l’heure par la direction de l’entreprise kényane, a été dévoilée dans la journée par l’agence de presse Reuters, qui cite à l’appui deux sources anonymes proches du dossier. Concrètement, le britannique Vodafone, la maison mère de Safaricom, devrait autoriser l’utilisation du nom commercial de M-Pesa par une banque éthiopienne (qui n’a pas été précisée) tandis que le service serait assuré par le monopole éthiopien des télécommunications, Ethio Telecom. Safaricom continuerait néanmoins à accueillir les serveurs à Nairobi.
Avec cette nouvelle ambition de conquête du marché éthiopien, nul doute que l’opérateur cherchera à répliquer la recette qui a fait son succès à domicile : lancé en 2007, M-Pesa compte aujourd’hui près de 30 millions d’utilisateurs au Kenya et est devenu le principal moteur de croissance des bénéfices pour Safaricom, les revenus des services voix s’étant considérablement érodés au cours des dernières années.
Et derrière le cas Safaricom, l’arrivée prochaine d’autres grandes entreprises kényanes en Ethiopie semble désormais actée, ces dernières étant bien placées pour profiter de la vague de libéralisation politique et économique déclenchée au cours des trois derniers mois par le nouveau Premier ministre, Abiy Ahmed. Joshua Oigara, le PDG du groupe bancaire KCB, le premier établissement financier kényan par la taille d’actifs (6,4 milliards de dollars) a ainsi rappelé la semaine dernière qu’il cherchait un partenaire à Addis-Abeba pour profiter de l’ouverture annoncée du secteur bancaire éthiopien, actuellement contrôlé par l’État.