Dans une note du 9 août adressée au premier ministre du Congo, l’Union patronale et interprofessionnelle du Congo (UniCongo) dénonce le harcèlement dont le secteur privé fait l’objet. « Nos adhérents sont harcelés par la police administrative et les services de la surveillance du territoire, qui leur exigent des dossiers comprenant une vingtaine de documents ou de renseignements, dont le contrôle relève de la compétence légale des administrations du commerce, du travail et de l’emploi, des impôts, des PME, des assurances, de la CNSS, de l’ONEMO et des différentes administrations du secteur d’activité de l’entreprise », se plaint l’organisation patronale dans une missive parcourue par Financial Afrik.
Selon l’UniCongo, la police administrative et les services de la surveillance du territoire vont jusqu’à exiger aux directeurs généraux de produire leurs diplômes d’études supérieures, des prospectus commerciaux et des cartes de photos personnelles pour l’établissement de « curieuses fiches de police individuelles qui paraissent totalement insolites ».
Pour l’union patronale, cette intrusion « harassante » des services de police dans les entreprises privées assombrit le climat des affaires préoccupant dans un contexte économique et financier très difficile où de nombreuses sociétés luttent quotidiennement pour leur survie.
Notre pays connaît des difficultés réelles. Vous devez le savoir, personne ne doit les dissimuler
[private]Touché de plein fouet par la baisse du prix du pétrole , le Congo traverse une passe difficile. Dans son discours à la Nation du 14 août 2017 à l’occasion de l’indépendance du pays, le président Denis Sassou Nguesso n’y est pas allé par quatre chemins: » Notre pays connaît des difficultés réelles. Vous devez le savoir, personne ne doit les dissimuler. Ces difficultés étaient, au départ, financières, elles gagnent aujourd’hui le champ économique en général. », a déclaré le président congolais. Et d’ajouter en direction des agents de l’Etat en grogne pour cause de retard de salaires: «Ce ne sera jamais par des grèves intempestives que les équilibres macro-économiques nationaux seront rétablis. Ce ne sont pas des mouvements sociaux des Congolais qui contribueront à la remontée du cours du baril de pétrole ».
En phase de négociation avancée pour la conclusion d’un programme d’ajustement avec le FMI (lequel ne rentrerait pas en vigueur avant septembre) , le Congo s’est vu accusé de dissimilation de la dette par l’institution de Bretton Wood. Le taux d’endettement officiel du pays passerait ainsi de 70 à 117%, selon les fonctionnaires du FMI. A ces difficultés macroéconomiques s’ajoutent, sur le plan sécuritaire, une situation particulièrement préoccupante dans la région du Pool en proie à une rebellion. Dans son discours, le président congolais a invité Frédéric Bintsamou, alias ‘‘Pasteur Ntumi’‘, chef rebelle, à se ‘‘rendre à la justice’‘ de son pays.[/private]