Abakar Hamat/
L’or n’a pas épuisé son potentiel baissier
Si 2016, année de faible croissance selon Christine Lagarde*, devrait voir les investisseurs poursuivre leur repli vers des valeurs refuges au détriment des marchés actions, incertains et volatiles, il est peu probable que l’or en profite.
L’appréciation de la monnaie américaine freine en effet l’appétit des investisseurs vis-à-vis du métal jaune. Mais, après avoir perdu 200 dollars depuis le 1er janvier 2014, la reine des métaux est plus proche du plancher que du plafond.
Reste à surmonter la hausse des taux d’intérêts dans le sillage de la décision de la FED ( qui a relevé son taux directeur d’un quart de point le 16 décembre) et à faire face à la hausse des coûts d’exploitation du métal jaune (coûts liés au dollar).
Ces deux paramètres militent plutôt pour la baisse du cours de l’or en 2016. Sur le London Bullion Market, l’once d’or a terminé à 1.071,90 dollars le 24 décembre au fixing du matin, contre 1.062,50 dollars en fin de semaine précédente.
Le cuivre suspendu à l’économie chinoise
Le cuivre a perdu 20% de sa valeur en 2015 pour retomber à moins de 2,10$US la livre, son niveau le plus bas depuis la crise financière de 2008. A ce niveau, les mines couvrent les coûts de production mais n’atteignent pas le seuil de rentabilité. La remontée du cours de ce métal dépend en grande partie de la Chine, à la fois productrice et importatrice de ce métal. L’annonce par le géant Glencore de l’interruption de deux mines de cuivre en Zambie et en RDC ne suffira pas pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande mondiale. Les analystes ne prévoient pas de retour à l’équilibre avant 2017.
Le fer sous la coupe réglée du big three
L’entente des trois grands (Vale, BHP Billiton, Rio Tinto) producteurs d’inonder le marché de manière à barrer la route aux petits producteurs est l’une des principales raisons expliquant la chute de 45% des cours du minerais en 2015. A désormais 38 dollars la tonne, le fer n’autoriserait plus l’entrée en production de nouvelles mines à l’instar de Simandou en Guinée. Pourtant, de nouvelles unités entreront en activité, notamment au Brésil (SD11). En tout, 145 millions de tonnes supplémentaires viendront compliquer la tâche des producteurs moyens comme la SNIM en Mauritanie.
Le pétrole vers le plancher des 20 dollars
Le baril de Brent est passé en dessous de 39 dollars durant les semaines passées, poursuivant sur la même tendance baissière depuis 18 mois. Tous les signaux montrent qu’on est loin d’une stabilisation de la situation en 2016. Selon les experts, le prix du pétrole va descendre jusqu’à s’approcher des 20 dollars. Cette chute est imputable à l’essor de la production des Etats-Unis, champions des hydrocarbures non conventionnels, mais aussi à l’attitude de l’OPEP qui souhaite maintenir sa production inchangée à 30 millions de barils par jours afin de préserver ses parts de marché. Au sein du cartel, tout le monde n’est pas d’accord avec l’option du statu quo. Si l’Arabie Saoudite par la voix de son ministre du pétrole, Ali la Naimi, déclare ne pas limiter sa production, l’Iran qui reviendra en force dans le marché en 2016, entend convaincre les autres membres de serrer le robinet. Le représentant de la république islamique auprès de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’attend à ce que les cours du baril évoluent entre 35 et 50 dollars le baril l’an prochain et estime qu’ils ne dépasseront pas 60 dollars au cours des quatre prochaines années. Quitte à faire face à un déficit record, l’Arabie saoudite n’entend pas céder d’un pouce.
Perspectives peu favorables pour l’année 2016…
Selon les prévisions des spécialistes, la demande mondiale de matières premières devrait augmenter avec la croissance économique globale. Cette augmentation devrait changer la donne en matière de prix des matières premières. Il faut noter que les perspectives d’évolution des prix des matières premières dépendent fortement de la croissance économique chinoise. Les inquiétudes sur l’économie chinoise se sont un peu dissipées mais le scénario du ralentissement graduel reste le plus probable. Donc la période sombre de la baisse du cours des matières premières poursuit son chemin.
Quant au prix du cuivre, la Chine a des milliards de dollars de réserves étrangères pour l’aider à résoudre ses problèmes, elle peut tenir le coup suffisamment longtemps pour la faillite nombreux pessimistes. Mais à l’évidence même si la croissance chinoise n’était que de 5%, elle utiliserait malgré tout beaucoup plus de cuivre en termes de tonnage. A titre d’exemple, la Chine a utilisé 9,4 millions de tonnes de cuivre en 2014, un record. Ça dépasse largement le stock de 3 millions de tonnes consommé en 2003. Cependant, tout indique que le taux de croissance de la demande chinoise de cuivre va ralentir pour 2016.
Si tout allait pour le mieux, la demande d’acier serait soutenue en 2016, et de façon générale le prix des matières premières serait élevé. Si tel n’est pas le cas, c’est à cause de l’absence d’un dynamisme mondial économique.
Dans le monde entier, la demande en acier devrait légèrement chuter en 2016. Les prix élevés vont revenir, mais pas à court terme, il est difficile qu’il y ait un changement. Il faudra d’après les opinions des experts, attendre jusqu’à 2017 afin de voir les cours remontés. La Chine, dont la croissance économique exponentielle a dopé la demande de cuivre ces dernières années, restera un acteur-clé de ce marché à l’avenir.
Quant à l’or les prévisions pour l’année 2016 des analystes sont assez mitigées, d’aucuns pensent que le prix du métal jaune baisse et pour d’autres, la situation d’une hausse de prix est prévisible. L’évolution de prix de l’or est associée inversement à celle du dollar américain, si le dollar se porte bien, l’or chute et quand le dollar va mal, l’or devient une valeur refuge. Pour cela il va falloir surveiller de très prêt l’évolution des taux d’intérêt américains, qui, en cas de renforcement provoqueront la chute de prix de l’or.
Les prix des produits agricoles américains sur les marchés suivent une tendance relativement stable. Le blé américain connu une variation faible de -0,38%. Il se vendait au prix le plus haut de la période à 471,63$ et le prix le plus bas à 467,38$. La même tendance est suivie par les prix de Maïs, Soja et du sucre. Tandis que pour l’huile de Soja américain, on observe des hausses respectives sur les prix de ces produits. Le cours de l’huile de Soja américain réalise une bonne performance à l’ordre de 1,11%, l’huile se vendait à 30,52 $ à la veille et le dernier prix passe à 30,86 $.
Quand aux produits agricoles anglais, le blé de Londres quant à lui connait une légère chute. Il se vendait à 112,9$ à la veille et le prix chute à 111,24$ à la dernière séance du 04 décembre. Le Cacao de Londres suit également la même tendance, le prix le haut est de 2268,00 $ et le plus bas prix sur le marché est de 2253,00 $.
Le Café de Londres pour sa part, réalise une mauvaise performance, son prix à la veille est de 1485,00 $ et le dernier est de 1485,00 $ soit une variation négative de 0,40%.
Du côté des produits agricoles, les orientations sont également à la baisse…
La chute des prix des matières premières sont en partie imputables aux mauvaises prévisions climatiques. Les prévisions météorologiques ne sont pas favorables et les inquiétudes sur les récoltes peuvent brutalement faire dévier les cours des productions agricoles de leurs trajectoires et rendent très incertaines les prévisions.
Les prix des consommations devront baisser légèrement en 2016 à cause de la chute des prix de l’énergie.
Le prix du Soja aussi ne déclenche pas l’enthousiasme, les craintes d’une moindre récolte en Amérique du Sud sont écartées du fait que la période de récolte est encore loin et qu’il est encore tôt pour prédire le niveau de production en 2016.
Depuis un bon moment, les cours de blé sur les marchés sont orientés à la baisse en raison des révisions à la hausse des stocks mondiaux et de l’amélioration des conditions climatiques des pays exportateurs.
Les prévisions de production de Coton américain indiquent un léger recul pour l’année 2016. Ce recul contribuera à la stabilisation de la croissance des stocks américains.
D’après les analystes, le sucre et le coton sont supposés être les matières premières les plus haussières en 2016 en raison des risques climatiques. La reprise des cours devrait se poursuivre en 2016 avec une volatilité surement accrue.
Quand au café, les cours restent relativement sous pression à cause de la faiblesse des monnaies des pays producteurs à l’image de la Colombie et du Brésil. En dépit de cette pression, les prix du café demeureront en hausse au premier trimestre de l’année 2016 d’après les avis des experts.
- Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), prévoit une année de faible croissance selon sa tribune publiée mercredi par le quotidien économique allemand Handelsblatt.