Le Forum Franco-Africain pour une croissance partagée doit bien mériter son nom. Co-organisé par le ministère des Finances et des Comptes publics, le ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, le ministère des Affaires Etrangères et du Développement International et MEDEF International, cette rencontre qui se tient ce vendredi 6 février 2015, à Bercy, doit jeter les bases de nouveaux rapports de partenariat en lieu et place de la coopération et de l’assistanat. Avec plus de 700 participants venus de 33 pays, le quorum est atteint. Les présidents Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Macky Sall du Sénégal, Ali Bongo di Gabon et Kenyatta du Kenya rehaussent d’un cran le niveau de la rencontre.
Mais c’est l’éditorial de Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, distribué dans le dossier de presse, qui a donné le ton de la rencontre. «Les entreprises françaises et africaines ne sont pas seules. Business France et la Banque publique d’investissement sont là pour les accompagner. Les instruments financiers de Bercy, comme la Réserve pays émergents ou le Fonds d’étude et d’aide au secteur privé, permettent aussi de sécuriser leurs investissements».
et de rappeler les promesses émises lors du sommet de 2013 sur la paix et la sécurité en Afrique. «Le Président de la République avait par ailleurs annoncé que l’Agence française de développement (AFD) mobiliserait 20 milliards d’euros de financementd pour l’Afrique entre 2014 et 2020. Ce sont déjà près de 4 milliards qui ont été octroyés en 2014. Ces financements sont aussi une opportunité pour les entreprises françaises et africaines qui doivent se positionner sur les projets portés par l’AFD pour valoriser leur savoir-faire au service du développement, en adéquation avec les besoins des pays africains».
Pour sa part, l’économiste Lionel Zinsou, architecte de ce groupe de réflexion aux côtés d’autres représentants de la diaspora africaine comme Tidiane Thiam, Hakim El Karaoui et des africains d’adoption comme Michel Severino (ancien patron de l’AFD, auteur du «Le Temps de l’Afrique») a mis l’accent sur l’importance de l’Afrique pour le vieux continent. «L’Europe a besoin de la croissance de ce conti- nent, de sa créativité et de son énergie humaine. Et l’Afrique a besoin de tous les alliés possibles, et donc des européens parce qu’il y a urgence. Entre les deux mondes, un atout essentiel : les diasporas.»