Société générale a annoncé lundi la dissociation des fonctions de président et directeur général et a nommé pour la première fois un Italien, Lorenzo Bini Smaghi, un ancien de la Banque centrale européenne (BCE), comme futur président de la banque française.
Se conformant ainsi à la nouvelle réglementation européenne, qui s’est matérialisée l’an dernier par la création de l’union bancaire au sein de l’Union européenne, la banque indique que Frédéric Oudéa, actuellement PDG de la Société générale, conservera le poste de directeur général.
SocGen a dans le même temps annoncé que Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, rejoindra son conseil d’administration et qu’il sera appelé à remplacer Jean-Martin Folz comme président du comité des nominations et du gouvernement d’entreprise.
Ces nominations seront soumises pour approbation à l’assemblée générale des actionnaires de l’établissement bancaire prévue le 19 mai prochain.
Né en 1956, Lorenzo Bini Smaghi a été membre du directoire de la BCE de juin 2005 à décembre 2011. Il est actuellement président non exécutif du conseil d’administration de la société italienne SNAM, spécialisée dans le transport de gaz naturel.
« Intervenant juste après le passage avec succès du groupe dans l’Union bancaire européenne, et dans un environnement économique, concurrentiel et réglementaire de plus en plus exigeant, (cette évolution de la gouvernance) permettra à Société générale de poursuivre dans la continuité la mise en oeuvre de sa stratégie et sa transformation », souligne la banque dans un communiqué.
UN CHANTIER GOUVERNANCE
A la Bourse de Paris, l’action Société générale avançait de 1,44% à 34,60 euros vers 09h50. Au même moment, l’indice bancaire européenne progressait de 0,55%.
La Socgen était la dernière banque française cotée à cumuler les fonctions de PDG, suscitant depuis plusieurs années les critiques de la société de conseil aux actionnaires Proxinvest.
La banque avait remanié sa direction générale en mars 2014 en prévision du départ à la retraite de l’un de ses directeurs généraux délégués Jean-François Sammarcelli.
Après avoir passé sans encombre, en fin d’année dernière, l’épreuve de la revue de la qualité des actifs et des tests de résistance de la BCE, les banques françaises se préparent à vivre cette année d’importantes évolutions de leur gouvernement d’entreprise.
Crédit agricole SA devrait prochainement annoncer un processus de succession pour remplacer son actuel directeur général Jean-Paul Chifflet dont le mandat arrive à échéance en mai prochain.
Le Crédit mutuel va également tourner une page de son histoire après la démission en fin d’année dernière de Michel Lucas de ses mandats de président de la Caisse fédérale du Crédit mutuel (CFCM), de PDG de la banque fédérative du Crédit mutuel (BFCM) et de PDG du CIC. Nicolas Théry, 48 ans, lui succède à la présidence de ces trois entités.
Après avoir vécu une année 2014 particulièrement difficile en se voyant infliger par la justice américaine une amende record de près de neuf milliards de dollars pour violation d’embargo, notamment en Iran et au Soudan, le groupe BNP Paribas est pour sa part présidé depuis le 1er décembre par Jean Lemierre en remplacement de Baudouin Prot.
Reuters