Biram Ould Dah Ould Abeid et quatre (4) autres militants de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) ont été arrêtés mardi après midi dans la région de Rosso (Sud/Ouest de la Mauritanie) pendant qu’ils menaient une campagne contre « l’esclavage foncier ».
Les militants de l’IRA arrêtés en même temps que leur leader, prix des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013, sont Brahim Bilal Ramdhane,Khatri Rahel, Djibi Sow et Fatis Cheikhna.
Ces activistes anti-esclavagistes sont accusés d’avoir porté atteinte à l’unité et à la cohésion nationale.
Au cours des derniers jours les militants de l’IRA se sont rendus dans plusieurs localités du Sud/Ouest de la Mauritanie « pour sensibiliser les populations contre l’exploitation dont elles sont victimes dans le cadre de la mise en valeur des terres de la vallée ».
Mardi soir, plusieurs responsables de l’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité, originaires de même la région et issus de la même composante, ont réagi à ces arrestations en condamnant l’activisme des militants de l’IRA, qu’ils ont accusé « de porter atteinte à l’unité nationale en instrumentalisant la question de l’esclavage ».
Malgré une législation abondante pour son règlement, et l’adoption par le gouvernement d’une feuille de route pour son éradication (avec le soutien des Nations Unies/Rapporteur Spécial sur les formes contemporaines de l’esclavage) la question de l’esclavage en Mauritanie reste un sujet hautement polémique.
Elle est notamment au centre d’une bataille sémantique entre les autorités, qui admettent l’existence « de séquelles » et les associations anti-esclavagistes, dénonçant « une pratique massive et permanente dont les auteurs bénéficient de l’impunité ».