Karim Zaz, un ex-golden boy face aux juges
Ce lundi 17 août, Karim Zaz, golden boy montante de la génération 2000 au Maroc , doit vivre la seconde audience de son procès à la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Casablanca. Rappel des faits.
L’ex DG de Wana a été arrêté en mars 2014. Karim Zaz était soupçonné d’avoir créé des sociétés afin de pirater le réseau de l’opérateur dont il était le patron. Tout serait parti d’un brouillage téléphonique dans le réseau de Wana dans un quartier de Casablanca. L’Agence nationale de réglementation des Telecoms (ANRT) et la police judiciaire se saisissent de l’affaire. Des perquisitions ont lieu pour mettre la main sur des pirates qui occasionnent des manques à gagner de 4 milliards de dirhams (400 millions d’euros ) par an.
interpellé, Karim Zaz nie tout en bloc. Détenteur de deux sociétés, l’ex PDG de Wana se dit victime d’un complot. Son parcours académique, modèle de réussite, ne laissait pas présager d’une telle affaire. Diplômé en télécommunication, le jeune Zaz a d’abord travaillé au ministère français de l’Intérieur. Quatre ans plus tard, il rentre au Maroc. Le temps de fourbir ses armes à l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), il devient directeur général de Netcom, spécialisée dans le consulting et l’ingénierie et dont il est actionnaire.
En 1999, Karim lance Maroc Connect (Wanadoo Maroc) avec France Telecom. Il détenait alors 5% du capital. Cinq ans plus tard, c’est le temps des cerises. France Telecom cède ses parts au profit de la défunte Wafabank et de la CDG. Les nouveaux maîtres du jeu confirment Zaz dans ses fonctions de PDG. Le plus beau est encore à venir. En 2005, Zaz décroche la licence de téléphonie fixe et mobile à couverture réduite. La marque Bayn est née avec une orientation populaire marquée.
Une nouvelle OPA fait bondir la cote de la petite entreprise. Le couple ONA-SNI ( holding tentaculaire qui a fusionné aujourd’hui en SNI) rachète la totalité des actions de Maroc Connect, y compris celles de Karim Zaz. Le jeune Golden Boy qui réalisera au passage une belle plus value avait- il eu raison de vendre ?
En tout cas, le 16 février 2010, il est forcé de démissionner alors que que Wana s’était fourvoyé dans des investissements non rentables qui feront bondir le conseil d’administration. Le débarquement de Karim Zaz s’accompagne d’une descente en flamme en règle dans la presse économique qui n’a jamais supporté le patois parisien de ce fils du peuple.
C’est la fameux retour de bâton médiatique qui rattrape toujours -hélas- les enfants chéris des plateaux et des colonnes. Karim Zaz fait le dos rond et lance en catimini Kenza Mall et My Deal dans le consulting. Il faut le dire, l’homme, plutôt séduisant et bien outillé, sait attirer les gros deals.
Durant l’année 2010, Paul Robert et Nicolas Jeuffrin, vieilles connaissances, représentants de la société Login LTD, sise à Gibraltar, lui proposent de prendre les destinées de Contact Client, filiale de Login Ltd. Un fauteuil de trop ? Après Perquisitions, filature, écoute téléphonique, SMS et analyse de comptes bancaires, c’est tout un réseau qui est sous le radar des pandores. Karim Zaz aurait-il servi de couverture non consentante d’un deal international dont il ignore la finalité ?