Le gouvernement argentin a assuré jeudi qu’il ne comptait pas offrir une garantie de paiement aux fonds spéculatifs américains avec lesquels il est en litige sur le remboursement de sa dette, peu avant une réunion de médiation prévue à New York.
« Personne ne peut exiger une garantie d’un pays souverain », a déclaré lors d’une conférence de presse à Buenos Aires le chef du gouvernement Jorge Capitanich.
La presse locale avait fait état jeudi de la possibilité que ces « fonds vautours » spécialisés dans les rachats de dette proposent à la justice américaine de suspendre une mesure qui empêche l’Argentine de rembourser ses autres créanciers en échange d’un dépôt de garantie par Buenos Aires.
« Il n’y a eu aucune information sur ce que vont proposer les fonds vautour », a assuré M. Capitanich.
Une délégation du ministère de l’Economie argentin doit rencontrer ce jeudi des représentants de ces fonds avec le médiateur judiciaire désigné par le juge new-yorkais, Thomas Griesa.
C’est ce magistrat qui a rendu une décision contraignant Buenos Aires à rembourser aux fonds spéculatifs NML et Aurelius 100% de leur dû, soit 1,33 milliard de dollars, alors que la plupart des créanciers (93%) ont accepté un allègement de la dette et de ne toucher qu’environ 30% de la mise initiale.
L’Argentine a jusqu’au 30 juillet pour honorer un remboursement d’environ 500 millions de dollars à ses créanciers restructurés, sans quoi elle entrerait en défaut de paiement, mais le juge Griesa a bloqué ce versement s’il n’était pas accompagné en même temps du remboursement des fonds vautours.
« Nous sommes dans une situation absurde due à un jugement absurde qui en définitive doit être amendé par le même juge », a estimé M. Capitanich.
Le gouvernement argentin affirme que même si ses créanciers restructurés n’étaient pas payés au 30 juillet, le pays n’entrerait pas pour autant en défaut, car les sommes dues ont bien été virées, même si elles sont actuellement bloquées par la justice américaine.
Si l’Argentine signait un chèque de 1,3 milliard de dollars aux fonds victorieux d’une longue bataille judiciaire, les détenteurs de titres de dette argentine émis à New-York ayant refusé toute restructuration de leurs créances pourraient également entamer une procédure judiciaire.
Le montant de la facture pour la troisième économie d’Amérique latine pourrait alors dépasser 10 milliards de dollars.
L’Argentine n’offrira pas de garantie de paiement aux fonds vautours
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