Les actionnaires du réassureur Kenya Re pouvaient avoir le sourire après l’annonce mardi des résultats annuels du groupe financier kényan. De bonnes dispositions qui s’expliquent moins par la hausse, modeste, du bénéfice (+7,6 % à 3 milliard de shillings [34,5 millions de $]), que par la généreuse politique de dividendes adoptée cette année.
Jacques leroueil, Kigali
En proposant de verser 0,60 shilling par action au titre de l’exercice 2013, contre 0,40 shilling en 2012, Kenya Re acte une progression de 50 % de la rémunération versée aux actionnaires. Une prodigalité qui ne devraient pas déplaire aux principaux intéréssés, à commencer par le premier d’entre eux, le Trésor kényan. Avec une participation de 60 % au capital du réassureur, celui-ci devrait ainsi engranger à lui seul 252 millions de shillings de dividendes (2,89 millions de $) sur un total annoncé de 420 millions (4,83 millions de $). Jadiah Mwarania, le Directeur général de Kenya Re, a pour sa part rappelé que l’accroissement sensible des primes collectées en 2013 (+ 20 % à 9,6 milliards de shillings [110,3 millions de $]) était attribuable en grande partie à l’expansion du volume des affaires sur de nouveaux marchés africains. “Un marché africain sur lequel nous allons pousuivre nos efforts, car il est le plus profitable et que c’est un marché que nous connaissons bien”, a indiqué le dirigeant du réassureur kényan, avant de confirmer la transformation de son bureau régional d’Abidjan en filiale à part entière d’ici juin. Une bonne façon de renforcer la présence de Kenya Re sur le lucratif marché ouest-africain de l’assurance, au Sénégal et au Mali notamment, et chercher dès aujourdhui ses futurs relais de croissance. Une croissance venant de plus en plus de l’international, et qui ne sera pas un luxe si Kenya Re veut continuer à verser de confortables dividendes à ses actionnaires : dès l’année prochaine, la concession légale qui accorde au groupe 18 % des primes de réassurance collectées sur son marché domestique kényan (45 % de son CA) expirera.